Téléski
Tout le monde connaît le tire-fesse. Dans sa version la plus courante, on se tient à une perche qui va s'embrayer et se débrayer du câble par un principe mécanique appelé l'
arc-boutement. Vous savez, quand vous ouvrez un tiroir et que celui-ci se bloque ? C'est exactement la même chose ici.
C'est le type de remontée le plus lent (entre 2m/s et 4m/s, soit de 7 à 14 km/h), et forcément celui le moins haut également, car la ligne doit obligatoirement suivre le terrain.
Télésièges
On commence par les télésièges fixes. Autrement dit, ici les sièges sont couplés au câble en permanence (pensez à un omnimover !). Il existe plusieurs taille de siège, allant de 1 (très rare) à 6 (aussi très rare) places. Les configurations les plus courante étant 2, 3 ou 4 places.
Ils sont plutôt lent, et ça se comprend à l'embarquement et au débarquement, où on se prend généralement le siège dans les genoux.
Leur vitesse est d'environ 3 m/s, soit 10 km/h.
Un télésiège comporte deux types de gare : motrice ou retour. La photo ci-dessus est une gare motrice, dont on peut voir le moteur derrière les vitres. La gare retour est simplement constituée d'une poulie.
Maintenant, et afin d'avoir de l'adhérence sur le câble, ce denier doit constamment être en tension (environ 40T de tension sur un petit télésiège).
Pour garder le câble en tension, sachant que celle-ci varie en fonction de la charge de la ligne (-> nombre de passagers), on utilise soit un contre-poids (ancien), soit des vérins hydrauliques :
Le mécanisme de tension peut se monter sur la gare retour (photo), mais aussi sur la gare motrice. Dans ce cas en revanche, tout le bloc moteur doit être sur un chariot que l'ont peut déplacer. On appelle ça un lorry.
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Voyons maintenant les télésièges débrayables. Innovation majeure, ils font en sorte que le siège ralentisse en station, afin d'avoir ensuite un trajet plus rapide (entre 5/6 m/s, soit environ 20 km/h). De ce fait, l'embarquement et le débarquement sont également très confortables. Les sièges aceuillent entre 2 (très rare) et 8 passagers. La plupart ont 6 places.
Afin de se séparer du câble en arrivant en gare, les sièges sont équipés de pinces avec une mâchoire mobile. La plus courante est montée sur ressort, mais il existe aussi des versions avec des barres de torsion.
En gare, le levier associé à la mâchoire mobile va venir buter contre une poutrelle métallique (la came d'embrayage/débrayage), et ainsi ouvrir le mors pour libérer le câble.
Les pneus sont là pour faire la transition entre vitesse rapide et vitesse lente. Ils prennent directement leur vitesse sur le câble, et sont donc parfaitement synchronisés avec la vitesse de l'installation. Chaque pneu tourne à une vitesse legèrement différente, ce-ci étant réglé avec un système d'engrenages ou de courroies. C'est purement mécanique, donc.
Dans le contour de la gare, les sièges sont également mus à l'aide de pneus. Une nouvelle fois, les pneus prennent directement leur vitesse relative sur le câble.
Télécabine
Les fameux oeufs ! C'est exactement la même technologie que les télésièges, seulement ce sont des cabines fermées à la place des sièges. A noter que certains appareils mélangent sièges et cabine sur une même ligne. On appelle ça un Télémix.
Leur vitesse de croisière est similaire à celle des télésièges, mais la vitesse en gare est encore plus réduite, car l'embarquement se fait vraiment à pied, avec les skis dans une main, les bâtons dans l'autre...
Les portes s'ouvrent et se ferment à l'aide d'un dispositif mécanique :
Voici ce qu'on appelle le contour :
La pièce bleue, c'est un cadenceur. Les remontées mécaniques disposent généralement de cadenceur Tout ou Rien (TOR). Ce système permet de corriger les éventuelles erreurs d'espacement entre deux véhicules. Si un véhicule est trop proche du véhicule qui le précède, le cadenceur va le stopper jusqu'à ce que l'écart idéal soit rétabli. Un cadenceur TOR ne permet pas d’accélérer un véhicule si l'écart est trop important ; mais vu qu'on parle d'écart minimes et que le cadenceur agit en permanence, ce n'est pas nécessaire.
Téléphérique
Un téléphérique ne fonctionne pas en boucle comme les remontées ci-dessus, mais en Va-ou-Vient (si les deux cabines fonctionnent par paire) ou en Va-et-Vient (si les deux cabines sont indépendantes). Autrement dit, un système de navette.
L'avantage du Va-ou-Vient, c'est que les cabines vont se servir mutuellement de contre-poids.
Les téléphériques possèdent également plusieurs câbles. Dans la plupart des cas, il y en a trois. Les deux plus gros, sur les extrémités, sont les câbles porteurs. Ils sont fixes : ni mouvement, ni système de tension dynamique. Ils sont vraiment comparables à des rails. Comme leur nom l'indique, ils vont se charger de supporter le poids des cabines.
Le troisième câble s'appelle le câble tracteur. Plus fin (car il ne supporte pas le poids de la cabine), celui-ci va être mis en mouvement comme sur les remontées précédentes. On retrouve d'ailleurs les gares motrices et retour, ainsi qu'un système de tension (généralement par contre-poids cette fois-ci, car la charge est immense).
Un téléphérique se déplace à une vitesse d'environ 11 m/s, soit près de 40 km/h.
Autres
Voilà les types de remontées les plus courantes. Mais il existe tout plein de variantes !
Par exemple, les 3s (3 seils, trois câbles en allemand). C'est un hybride entre un téléphérique (les 3 câbles) et une télécabine (le fait d'avoir une multitude de véhicule et d'être en mouvement en permanence). Il existe aussi une version avec deux câbles seulement, les 2s. Il n'ont qu'un câble porteur, un espèce de monorail, quoi.
Leur vitesse est de 8m/s, soit 28km/h.
Sur cette image on peut voir les pinces débrayables au centre, ainsi que les galets qui roulent sur les câbles porteurs :
(Toute la partie grise en bas de l'image est un pylône, ça ne fait pas parti de la suspente d'un véhicule)
Un Funitel est une télécabine à deux câbles, mais cette fois-ci, les deux sont en mouvement.
Voilà, la liste pourrait encore s'étendre avec les Télébennes, Funiflor, DMC, ou même les Cable-Car de San Francisco, qui sont des remontées mécaniques eux-aussi.
Un petit mot sur les pylônes
J'ai beaucoup parlé des véhicules, des gares... Mais sur le trajet, vous allez passer sur de nombreux pylônes. Il en existe trois types :
Les pylônes support :
Les galets (les roues, hein) sont sous le câble, et servent ainsi à le maintenir à une certaine hauteur par rapport au sol. Un pylône support va également réduire l'inclinaison de la ligne.
Les pylônes compression :
Sacrebleu, les galets sont maintenant au-dessus du câble ! Mais pourquoi le câble ne tombe-t-il pas ? Simplement grâce à notre amie la tension. Prenez un bout de ficelle hyper-tendu ; afin de le rapprocher du sol, vous allez bien devoir pousser avec votre doigt par-dessus. Même principe.
Un pylône compression sert à augmenter l'inclinaison de la ligne.
Enfin, les pylônes support-compression :
Tout simplement les deux à la fois, et ce lorsque la ligne garde une inclinaison constante.
Chaque type de remontée à une hauteur de survol et une portée maximale (distance entre deux pylônes) définie. Il faudra donc adapter le nombre et le type de pylône selon tous ces critères.
D'ailleurs, si vous voulez jouer à ça, je vous conseille
Ropeway Simulator 2014 (et oui, ça existe !)
:
https://www.youtube.com/watch?v=JZm3xkLOdUA
Bon, mais à savoir qu'il existe aussi des logiciels serieux pour faire des études de ligne :
https://www.youtube.com/watch?v=gzAhXyqSEkQ
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Voilà pour cette présentation, n'hésitez pas à me dire si vous avez des questions (ou des corrections à faire), et si y'a un point sur lequel vous aimeriez plus d'infos (que j'ai abordé ou non).
(Crédit images : Principalement
Remontées-Mécaniques.net)