Nigloland construit 19 appartements pour loger son personnel saisonnier !
Deux bâtiments en bois au design léché avec toit végétalisé, implantés au pied de vignes d’Argançon. Ce n’est pas le visage du prochain projet d’un promoteur immobilier mais celui de la direction de Nigloland. « Nous sommes en train de construire pour le personnel saisonnier (…) 19 appartements individuels avec salle de bain, cuisine, air conditionné, wifi, parking privé, local à vélos, aire de pique-nique solide. Chacun aura son petit appartement », sourit Philippe Gélis, directeur de Nigloland, sur le chantier lancé en janvier, juste en face des grilles du parc d’attractions.
Proposer un hébergement pour « capter les talents »
« Avant, il y avait une maison. On aurait pu y faire quatre studios mais ça demandait trop d’argent pour des logements qui n’auraient pas été bien agancés. On a voulu un design moderne pour parler aux jeunes ». Car l’enjeu est bien là : donner une réponse concrète aux difficultés de recrutement d’autant plus pour « les grands saisonniers ». Si l’été, le parc d’attractions ne manque pas de candidatures notamment de la part des étudiants, pour « les saisons complètes, c’est plus compliqué, confie-t-il. On veut vraiment qu’avec cet outil, on attire des saisonniers de loin qui cherchent toujours des commodités, des packages simples et confortables. C’est en phase avec la période que nous vivons. Dans une entreprise, c’est l’offre qui fait la clientèle. On a décidé cette année, de s’orienter par là, pour être plus séduisant que nos confrères, pour capter les talents et les conserver. Comme tous les collègues, on a des problèmes de recrutement, notamment en cuisine et en hôtellerie. Il y a deux ans, on a loupé quelqu’un de bien pour le management du restaurant, d’abord à cause du covid. Les gens n’étaient plus disponibles à l’ouverture », se souvient-il.
« On veut vraiment qu’avec cet outil, on attire des saisonniers de loin qui cherchent toujours des commodités simples et confortables »
Autre problématique, celle de l’offre de logements inadaptée à la demande saisonnière. « On y est confronté en permanence. Ce ne sont pas des meublés, ou ils sont meublés pauvrement. On est au milieu de nulle part. C’est à 10 ou 15 kilomètres. Il faut être véhiculé. Un jeune m’a dit qu’il voulait faire la route en scooter. Je lui ai dit : ‘‘attention, la route le soir est dangereuse’’. Avec ce projet, on solutionne le problème de logements, du danger de la route, de l’usure du véhicule, du temps perdu, de la pollution », énumère Philippe Gélis. Sans oublier les indemnités kilométriques en moins à rembourser. « Cette année, c’est 400 à 500 000 euros », estime-t-il. Quant à l’investissement de l’offre de logements, il représente « 1,4 million d’euros ». « C’est un effort économique, de l’argent qui n’est pas mis dans les manèges. Mais c’est un outil pour aller plus loin. On y croit à 100 % », souligne le directeur du parc conscient que les salariés « bien traités » sont des futurs « ambassadeurs ». D’ailleurs, d’autres logements pourraient sortir de terre. « Si ça fonctionne bien, on poussera par là », projette-t-il à proximité des deux futurs bâtiments dont les modules seront installés mi-mars, pour accueillir les premiers locataires quelques semaines plus tard. « Début avril. On sera prêt ! ».
Des logements pour répondre aux problèmes de recrutement
« Dans les parcs, tout le monde se pose la question et sont en train de développer des projets d’hébergements », assure Philippe Gélis qui compte bien ne pas se laisser prendre de court. 17 appartements de 25m² et 2 accessibles PMR d’environ 35m² seront mis à disposition aux salariés « contre une participation. Ça ne coûtera pas grand-chose. Ce sera un avantage en nature sur la fiche de paie », précise le directeur de Nigloland, qui a bon espoir « d’attirer les talents ». « La semaine dernière, on a fait une réunion sur les métiers en tension. Nous sommes dans une période où les entreprises peinent à recruter. Comment peut-on rendre une entreprise plus attractive ? Avec un logement, c’est important. C’est aussi lui éviter les trajets sur un territoire qui n’est pas aisé en termes de déplacement. On répond à deux difficultés : l’hébergement et la mobilité », souligne Mohamed Abalhassane, sous-préfet de la région de Bar-sur-Aube qui ne voit que des « avantages à ce qui est entrepris ».
Source : L'Est Eclair
Pour répondre aux difficultés de recrutement suscitées notamment par une offre immobilière inadaptée, la direction de Nigloland a lancé un...
abonne.lest-eclair.fr