L’accident du 27 octobre dernier sur le Train de la mine de Disneyland Paris, et qui avait blessé deux enfants, aurait-il pu être évité? C’est ce qui peut être supposé de la lecture d’un rapport d’anomalies établi en juillet dernier sur l’attraction phare du parc de loisirs et que « le Parisien » - « Aujourd’hui en France » s’est procuré.
Ce document, réalisé par des ingénieurs de la maintenance — [b}lors d’un contrôle quotidien de ce manège — constate, trois mois avant l’accident, que « le système hydraulique ne reste pas en place en cours de journée » et qu’en conséquence « la chaîne descend, risque de faire une surépaisseur et de heurter l’essieu du train ». L’anomalie est située par les ingénieurs dans le « katerpillar de la zone 5 ». Le même que celui qui a causé le déraillement du train trois mois plus tard quand celui-ci a heurté un piston dépassant des rails. « Cet accident aurait pu être bien plus grave »[/b], soufflait alors Patrick Maldidier, du syndicat Unsa.
Deux instructions judiciaires
Pour le syndicat FO de Disney, « ce document révèle que la maintenance avait déjà prévenu, mais personne n’a pris la mesure de la gravité. Il appartiendra par la suite à chacun de prendre ses responsabilités », assure Guy Bruno, secrétaire général.
La direction assure de son côté qu’« elle avait eu connaissance de ce rapport d’anomalies et que toutes les actions correctives et préventives avaient été apportées ». Un document d’autant plus important qu’il intervient dans un contexte sensible pour Disneyland Paris. En avril dernier, l’attraction avait déjà connu un accident, cette fois plus grave. Un élément de décor s’était décroché de l’attraction et un visiteur avait été grièvement blessé à la tête.
Bien que les incidents soient isolés, les syndicats s’inquiètent quant à la sécurité des installations. Dans un article du 6 janvier, paru sur le site d’information Owni, David Charpentier, du syndicat FO, confie : « On nous tient à l’écart, peut-être y a-t-il anguille sous roche. Nous sommes en droit de nous demander si le niveau de compétence produit est maximum. C’est difficile de l’affirmer. »
Bien que la direction martèle que « les deux incidents doivent être distingués et que la sécurité des visiteurs est la priorité d’Euro Disney », les syndicats espèrent que ce rapport de maintenance leur permettra d’obtenir gain de cause devant les tribunaux. Le 23 janvier, la cour d’appel de Paris devra trancher quant à la demande formulée par les syndicats d’un recours à un expert indépendant. En juin dernier, le comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) avait voté une expertise indépendante sur « les conditions de travail des employés » et « l’état du matériel ». Saisi par la direction d’Euro Disney, le tribunal de grande instance de Meaux avait annulé le vote, estimant que le « risque grave » n’a pas été démontré. Le juge a toutefois reconnu que « les témoignages des salariés […] justifient des investigations plus approfondies du CHSCT ».
En parallèle, deux instructions judiciaires sur les deux accidents du Train de la mine sont toujours en cours.