Où en est le projet de parc d’attractions ? Depuis le mois de mai et la présentation du parc par son concepteur, IDID, plus de nouvelles. Ce vendredi, Natacha Bouchart, maire de Calais et présidente de Calais Promotion, a fait un point d’étape sur « un équipement majeur pour l’attractivité du territoire ».
Ce parc temporairement baptisé Calais Park a maintenant un nom : Héroïc Land. Il veut être un parc « familial, qui attire aussi bien du jeune public que des amateurs de sensation fortes. Ce type équipement n’existe pas à moins de 400 kilomètres », explique son concepteur Jean-François Thibous. Il proposera la plus haute attraction d’Europe (80 m, 5 de plus que le beffroi) et deux autres attractions à plus de 60 m. Un logo et un site Internet ont été créés.
Héroïc Land se construirait alors sur la zone du Virval et s’étendrait de l’autre côté de la rocade portuaire, sur la zone de la Turquerie. Y sera installé le parking, avec un accès au parc via une passerelle, et une réserve foncière, « au cas où l’on devrait s’étendre », note le concepteur. Et pour ne pas troubler la circulation, notamment celle des poids-lourds, deux sorties d’autoroute seront créées, une sur l’A26 (avec passage par la rue de Judée), une autre sur l’A16. Le parc doit s’ériger sur des terrains appartenant à Cap Calaisis et sur lesquels, « tous les recours ont été purgés. L’eau, l’électricité, la fibre sont présentes », explique le président de l’agglomération Philippe Blet.
« Le parc s’accompagnera d’un développement harmonieux et s’intégrera dans la ville. Sans perturber le trafic autoroutier, ni l’accès au pôle santé », souligne Natacha Bouchart. L’entrée du parc se situera près de la rue du Beau-Marais et du nouvel arrêt SNCF, autour d’une placette baptisée Héroïc City, accessible à tous, et d’un hôtel de 250 chambres.
Mille emplois directs et indirects (équivalent temps plein) sont annoncés :« Nous favoriserons l’emploi local et nous compterons sur la plateforme JobCenter qui doit bientôt voir le jour. De même, on fera tout pour que les entreprises locales soient associées aux travaux », précise le maire.
Héroïc Land a donc, depuis ce vendredi, plus qu’une existence virtuelle. Comme l’avait auparavant le projet Spyland, pourtant abandonné depuis le mois de mai. Les études se poursuivent et l’État vient de rejoindre les financeurs publics. Les permis de construire doivent être déposés cette année. Il faut désormais trouver les financements nécessaires pour débuter les travaux (350 millions tout de même) afin d’ouvrir au printemps 2018. Et ne pas rester, comme Spyland, à l’état de projet.
www.heroicland.com
Un parc à 350 millions d’euros
La société IDID, qui porte le projet d’Héroïc Land, a estimé à 350 millions d’euros le coût de construction du parc d’attractions. Jean-François Thibous espère attirer trois ou quatre investisseurs afin de réunir les 100 millions de fonds propres nécessaires au démarrage. Il espère pouvoir les attirer avant la fin de l’année 2015.
« Nous sommes sur un très gros projet. L’idée est de pouvoir ramener trois investisseurs privés, à hauteur de 20, 40 et 40 millions d’euros. Pour les 20 millions, je suis en discussion avec deux investisseurs depuis plusieurs mois. Pour les autres, on vise des fonds d’investissement, des fortunes internationales ou de gros acteurs nationaux. Aujourd’hui, nous avons beaucoup plus d’arguments à proposer », note Jean-François Thibous.
Ce dernier a également pris contact avec la Caisse des dépôts et consignations. Et compte approfondir des contacts étrangers. « Quand on évoque Calais, on parle beaucoup du Tunnel. Et l’extension du port n’est pas à sous-estimer. De plus, les chiffres de voyageurs sont sans équivalent. Nous parlons de décembre pour finaliser les contacts car un an est une durée moyenne pour signer », poursuit-il.
Les 250 autres millions nécessaires à la construction d’Héroïc Land seraient financés par un emprunt. Restera alors à convaincre les banques.
É. D.
32 attractions, 1 000 emplois
Calais Park prévoit 32 attractions dont 13 couvertes, déclinées en six univers : la mer, Jules Verne, science-fiction, grands aventuriers, héroïc fantasy et mangas. Le parc d’attractions pourrait engendrer 1 000 emplois directs et indirects. Le parc vise 1,5 million de visiteurs dès la première année et sera ouvert huit à neuf mois par an, ainsi que les week-ends entre Halloween et Noël. Le coût d’entrée devrait être de 35 €, sachant que deux jours seront nécessaires pour tout visiter. Le projet s’étend sur 76 hectares, dont 40 ha pour le parc, 19 ha de réserve foncière et 8,8 ha de parking. Les études sont financées par la Ville de Calais, Cap Calaisis (200 000 € chacun), GDF Suez, NGE, l’État (220 000 €), la Région (400 000 €). Des fonds remboursables par le porteur du projet. Le Département et l’Europe (fonds FEDER) sont aussi sollicités. Les travaux de voirie ( 15 millions) sont à la charge de Cap Calaisis.
É. D.