Dernier jour de voyage avant le retour. On commence à ressentir un peu le blues de la fin, inévitable. On s’enregistre pour notre vol de demain : j’ai le droit à la même place, littéralement
Hans et Antoine ont le hublot. NAN MAIS HO
Mais ne soyons pas négatif, on a encore des montagnes russes à rider, et pas des moindres !
Nous croisons l’hôte, qui habite tout simplement la maison d’à côté. Elle tient son jeune enfant dans ses bras. Quelle belle opportunité de lui proposer notre super lessive bébé, qui ne nous servira plus
Hans rapproche la voiture, nous mettons grossièrement le tout dans le coffre car nous gênons la circulation et partons en direction d’Osteria Ai Pioppi, notre avant-dernier parc du trip, ou bien on pourrait même dire notre dernier restaurant du trip. 45 minutes de route de campagne, éloignés de toute cette foule de la veille.
11h40, nous arrivons dans un endroit très boisé, à la sortie d’un village, des pancartes mentionnent « Osteria Ai Pioppi » avec des couverts croisés. Considérés comme un simple restaurant. Ce qui est totalement vrai de base. Mais un restaurant pas comme les autres : c’est un restaurant qui a évolué en petit parc d’attractions, attractions faites toute main. Rustique tout ça. Rustique mais TÜV Geprüft
Une quinzaine de voitures tout au plus sont garées. Des attractions sous bâches, grignotées par la nature, sont visibles depuis le parking.
Pour le reste, il faut entrer. Mais par où ? Connaissant simplement le contexte de « prendre un repas ici et aller s’amuser », au vu de l’heure, on voudrait « aller s’amuser et prendre un repas ici ».
Le parc dispose même d’un plan sur panneau et d’un médecin sur place
Oui, car vu les bizarreries, un médecin n’est pas de trop. On ne va pas rester à regarder les attractions au loin, on s’avance et on verra bien si on nous fait une remarque.
Pas de remarques… LET’S GO ! Le parc propose de nombreux toboggans, tyroliennes, piste très bricolée de « descente en luge », tourniquet… mais aussi 4 montagnes russes ! Et encore, c’était 6 à la base, mais deux sont HS (et on le savait). Mais ça reste 4 montagnes russes 100 % mano, à tester !
Mais comment résister à ce grand toboggan, avec une si longue descende et une toute petite remontée en guise de zone d’arrêt, énorme cascade en prévision si ça glisse à toute balle ! C’est le moment de me péter la gueule d’un toboggan, ça n’est pas arrivé de tout le séjour !!
Je me saisis d’un tapis, obligatoire, et monte, ou devrais-je dire escalade, ces escaliers très étroits où pas tout le monde ne passe, m’installe correctement, et me lance… me lance… me lance… bon, ça ne glisse pas des masses. Je bloque même au centre. J’adapte la position Kris, c’est-à-dire se mettre un peu sur le côté, ça reglisse mais pas des masses.
Antoine s’essaie à la luge, mais vraiment con comme concept bordel, mais qu’est-ce qu’on rigole !
Passons aux choses sérieuses : un tour sur le char. Eh ouais, comme à Movieland, on va péter la gueule aux méchants. Sans munitions, sans cascades, juste en montant sur le char.
Et sinon les montagnes russes ?
Nous descendons dans un petit bosquet où nous avons l’entrée de notre première montagne russe
Gioco Delle Onde, à faire en duo. Un vieux, avec son gilet jaune, est là pour surveiller et nous expliquer comment ça fonctionne, et parle français ! Il est très étonné de nous voir ici, comment on a pu se « perdre ».
Même si l’accès et le fonctionnement de la montagne est manuel et libre, cela ne se fait pour autant pas sans sécurité : les deux personnes qui souhaitent monter dedans doivent passer dans une cage, qui va refermer la porte d’entrée puis ouvrir celle qui mène au quai.
Ensuite ? Il faut pousser le wagon jusqu’en haut. Oui, à la seule force des bras, comme un turbobob. Sauf que le wagon est très lourd. On ne perd pas espoir et unissons forces, nerfs et huile de coude avec Kris pour pousser le bousin. Antoine nous vient en aide, car c’est galère
Une fois le bousin bien en haut, il y a un système d’anti roll back (imaginez, vous monter dedans et le truc part… Catastrophe
) qui permet donc de s’installer en toute sécurité. C’est archaïque au possible, mais fonctionnel. Une fois assis, on cale les pieds dans les « étriers » puis verrouillons la lap bar, desserrons le manche puis déclipsons l’accroche qui nous permet de partir. On se dandine pour faire avancer le train, ça part et prend de la vitesse.
Comme tout bon ingénieur, tout est calculé pour ne pas, qu’au bout de la piste, le wagon ne sorte. Mais c’est assez impressionnant d’arriver en limite limite de sortie de piste avant de repartir en arrière.
Il n’y a plus qu’à attendre que le wagon ne s’arrête de lui-même… ou pas ! Il y a un manche à freins, qui ne freine pas à tous les coups mais c’est toujours utile.
Ne vous attendez pas à de grande sensations, juste à un moment de fun et d’insouciance, de retomber en enfance et de s’amuser avec pas grand chose
C’est au tour d’Hans et Antoine de s’y coller. Kris leur vient en aide pour grimper le bousin.
Nous continuons notre escapade boisée pas en toute tranquillité puisque le lieu est bondée
de mioches de moustiques. C’en est un peu chiant, mais la nature est la nature. Nos prochains rides sont
Bob (yellow) &
Bob (red).
Ce qui ne change pas : il faut pousser soi-même le wagon et le maintien du wagon en place. Ce qui change : on a le droit à, non pas un, mais deux virages ! un peu penché (légèrement – mais on voit qu’il y a de la réflexion). Pour l’assise, il y a juste à s’asseoir dedans. On enlève la sécurité, le wagon se lance, Antoine devant, ça prend de la vitesse puis les passages des virages sont un peu pet-sec, mais étonnamment moins violents que sur d’autres montagnes russes. Ici aussi, on est proche de la sortie de piste, mais non.
Bob (red) étant la piste de gauche (vu du ciel), les virages passent encore « mieux ».
On continue le tour, avec des moustiques qui nous suivent à la trace, pour voir un peu la gueule de la volière. Beh, ça ne vole pas haut, ça me fait même un peu pitié
Notre dernière montagne russe,
Carrello della Gobba, nécessite de ne pas peser plus de 60kg. Je suis dans les clous, mais qu’en est-il des gars ? Beh les gars s’en contrefichent, à leur risque et péril ? Ce crédit possède lui un beau camel back. Qui teste en premier ?
Kris tente le premier, le wagon (enfin l’assise à ce niveau-là) est aussi lourd. Il y arrive quand même. On le voit d’en haut galérer à s’installer. Mais il y arrive, et s’élance. Il a une bonne vitesse pour passer le camel-back. Un « oourrrt » sort de ses tripes ; oui, le camel-back n’a pas l’air d’être très bien calculé, ou bien se prendre la lap bar en métal dans le bide, ce n’est pas le plus confortable
Antoine se lance à son tour. Il a beaucoup de mal à rentrer dans le siège avec son mètre 88, mais ça passe en mettant ses mollets sur les étriers et ses pieds sur le dernier barreau du siège, comme ça :
A mon tour de me lancer ; oui, c’est le système le moins pratique du parc pour s’installer. Je me lance, prête à affronter le camel-back. Celui-ci n’est pas tant mal calculé, c’est bien la lap-bar 100 % métal qui casse le ventre.
Et au tour d’Hans de tester, qui lève même les bras. Un vrai de vrai
La faim commence à venir nous ronger, mais moins que les moustiques. C’est vraiment le point noir du lieu. Nous cherchons avant des toilettes, au sous-sol du restaurant en passant par un petit passage un peu glauque. Ah non, des chiottes turques, pas ça
, je ne peux pas pisser là. Je vais me retenir.
Miam miam, on a faim
Très peu d’attente, tout le monde s’accorde à prendre un hamburger de polenta avec frites. Ce n’est pas commun d’avoir de la polenta dans un burger, on teste. On se trouve une table, il n’y a plus qu’à patienter que notre commande soit prête. Dans l’attente, je cherche des chiottes normales, qui, heureusement, existent bien
Fiouf. A mon retour, nos plateaux sont déjà servis… mais où sont les hamburgers ? En kit ?
Oui, pour Ai Pioppi, ceci sont des hamburgers. Nous n’avons pas la même définition. Le tout est assez fade, on le mange parce qu’on l’a payé et qu’on a faim. On est assez déçu du repas. Finalement, on aurait pu rider gratuitement les crédits et se casser, mais on a été honnêtes (ça nous perdra un jour, enfin ça fait 10 ans que je dis ça).
Chaque déchet est précieusement trié : deux personnes sont présentes pour nous guider. Si ce n’est pas du service à la personne !
Nous ne sommes pas tentés de retourner dans le parc, tout ça à cause des moustiques…
Il est l’heure de boucler la (très grosse) boucle et de retourner sur Bologne (2h de route). Et re-bonjour l’Émilie-Romagne ! On se repose un peu…
Mais comme 15 minutes plus tard, ça ne passe toujours pas, on se résigne et trouvons une place pas trop loin d’une entrée. On s’équipe de nos parka pour taper LE sprint du séjour. Je survole les flaques d’eau afin de ne pas inonder les chaussures. Le tout avec style
On est enfin à l’abri et, l’avantage d’un parc indoor, c’est que c’est aussi à l’abri de la pluie donc on va pouvoir tranquillement gratter le dernier +1 du séjour
Nous arrivons devant l’entrée, il n’y a pas grand monde. Avant de payer l’entrée qui est à 10 balles quand même (cher le +1), on explique à l’hôtesse d’accueil si on peut juste payer un petit truc puis se casser. Très gentille, elle nous explique que la montagne russe (et pas que cette attraction) n’est pas ouverte… parce qu’il pleut dehors. HEIN ? MAIS C’EST UNE BLAGUE ??
Expliquez-moi le concept d’un parc indoor si on n’ouvre pas les attractions en cas de pluie ?? Elle nous propose qu’on revienne dans une heure pour voir si ça peut rouvrir. Nous n’avons plus qu’à faire le tour du IKEA de la bouffe.
On n’achète rien car la valise est déjà bien pleine mais les prix de certains produits sont plutôt intéressants. Après avoir tué 1h, on retourne au parc et non, ce n’est toujours pas ouvert et ça n’ouvrira pas. D’ailleurs, l’hôtesse se fait engueuler par des visiteurs qui ont payé plein pot alors que deux attractions étaient seulement fonctionnelles
On se casse du lieu sur cet échec cuisant, il pleut toujours. Nous prenons la direction de notre dernier logement, proche de l’aéroport – ce qui nous permet d’optimiser le temps de sommeil et éviter les éventuels bouchons. Francesco, notre hôte de ce soir, m’a envoyé les indications de son logement et nous attend même à l’entrée de l’impasse pour nous guider, sous la flotte, il est sympa !
Le logement est bien pour la nuit. A disposition : des bonbons, des madeleines, une TV connectée pour regarder de la merde et pleurer sur la fin du trip ouin ouin.
Il nous reste encore demain pour vivre les dernières aventures…