Voici une interview de
Jeroen Nijpels, un des fondateurs du
programme de mentorat proposé par l'IAAPA, en avant-première sur le forum. Toujours dans le cadre du double article sur l'Histoire et le Futur de l'IAAPA, M. Nijpels partage son retour d'expérience en tant que mentor d'un.e jeune professionnel.le du secteur des attractions.
1 - Pouvez-vous nous décrire le système du Mentorat de l’IAAPA ? Comment avez-vous rejoint cette démarche ?
En tant que fondateur du programme Young Professionals de l’IAAPA, je garde toujours un oeil attentif sur ce qui s’y déroule, et sur les actions du comité Young Professionals. Le Mentorat fut une de ces nouvelles initiatives, donc naturellement j’y participe en tant que mentor.
Par ailleurs, ces dernières années, je me suis rendu compte que moi-même je manque parfois d’un mentor selon certaines étapes de ma carrière - donc de ce point de vue là également, j’ai souhaité contribuer à la formation des futurs dirigeants de notre industrie en me proposant comme mentor.
Le système de Mentorat met en lien un mentor et un apprenti au sein de l’industrie des parcs de loisirs. Tous deux s’inscrivent à cet effet, avec pour
but de former la prochaine génération de dirigeants. Le comité Young Professionals de l’IAAPA s’efforce de sélectionner le duo mentor/apprenti le mieux compatible, et requiert un minimum de 4 meetings par an - avec possibilité d’échanger davantage.
Ces échanges se focalisent sur le projet de carrière, le réseau, et le développement de ses compétences.
2 - Quel retours et conseils partagez-vous avec votre apprenti ?
Les discussions entre mon apprenti et moi sont très diverses et ouvertes. Nous parlons de tout, de cas de figure précis au travail, à des enjeux plus personnels, en passant par les stratégies commerciales. Mon apprenti actuel vient d’avoir son premier enfant. Ma fille est née il y a 12 ans - équilibrer la vie familiale avec la carrière est ainsi un exemple d’enjeu plus personnel sur lequel on échange.
3 - Comment mesurez-vous les progrès de votre apprenti ?
Je demande à mon apprenti de préparer chaque meeting, que nous prévoyons environ toutes les 6 semaines. Je ne mesure pas les progrès de mon apprenti selon des critères standardisés. C’est également la première fois que je m’implique en tant que mentor dans un tel programme, donc c’est aussi un terrain d’apprentissage pour moi. En quelque sorte, le Mentorat fait autant progresser mon propre développement personnel que celui de mon apprenti.
4 - En plus de conseils, quelles ressources proposez-vous à votre apprenti ? (rencontres ? visites d’usines, de bureaux ?)
Initialement, on avait prévu deux meetings en tête à tête en Floride, un pendant la période de l’IAAPA Expo et l’autre plus tôt en Avril. Néanmoins, la pandémie actuelle a rendu ces réunions impossibles. Pour le moment, nos échanges se limitent donc à des visioconférences.
De manière générale, j’ai absolument l’intention d’ajouter d’autres types de ressources à nos échanges, afin de donner encore davantage de sens à cette démarche.
Un autre facteur qui s’est avéré plus difficile dans notre cas est que j’ai été mis en lien avec un apprenti basé aux Etats-Unis, comme aucun apprenti spécialisé dans la fabrication d’attractions s’est inscrit en Europe.
5 - Comment composez-vous avec d’éventuelles différences culturelles ou générationnelles avec notre apprenti ?
Les possibles différences culturelles ne nous ont pas posé de problème dans nos échanges pour le moment. Pour ce qui est de l’écart de génération, je pense qu’il s’agit de l’essence même du système de Mentorat. Lorsqu’un vétéran du secteur interagit avec un jeune en début de carrière, il y a presque par définition de nombreuses années d’expérience qui séparent l’un de l’autre. Mais
transmettre cette expérience et ce savoir-faire est précisément l’intérêt du programme.