Dans quelles conditions une femme de 35 ans a-t-elle pu trouver la mort, samedi, alors qu'elle empruntait le Coaster Formule 1, une attraction du parc d'attraction Saint-Paul, près de Beauvais ? Ejectée du manège peu après 17 heures, elle a été déclarée morte peu après par les pompiers venus sur place. Son mari, indemne mais très choqué, qui n'a pu qu'assister au drame, a été emmené en ambulance aux urgences de Beauvais avec ses enfants.
Pour Gérard Hédin, le maire de la commune de Saint-Paul, "le manège présentait toutes les conditions de sécurité. Les services de sécurité ont tout examiné avant le début de la saison et aucune remarque n'a été faite sur cette attraction". Même constat pour le sous-préfet de Senlis, Michel de la Brelli, interrogé dimanche matin sur France Info : selon lui, "le parc a subi les mêmes procédures que tous les autres parcs en matière de sécurité. Elles sont de deux ordres : la commission départementale de sécurité s'assure que le parc répond à toutes les normes en matière d'ouverture au public ; et chaque manège, compte tenu de sa spécificité, doit être contrôlé par un organisme spécialisé. Il appartient à chaque forain de fournir l'agrément correspondant. La commission de sécurité avait rendu un avis favorable".
Une attraction venue de Russie et aux freins modifiés
Cet accident n'est pourtant pas le premier dans ce parc. L'attraction où a eu lieu le drame est une variante de montagne russe où les wagonnets ont la forme de voitures de Formule 1. Ce manège est fabriqué en Russie par le constructeur Pax et avait été livré au parc Saint-Paul avec une année de retard. Il avait déjà fait 11 blessés en juillet 2005, peu après sa mise en service, lorsque plusieurs des voitures étaient entrées en collision. Les freins avaient été mis en cause et remplacés par un fabricant français ; l'ensemble des travaux étaient revenus à l'époque à 400.000 euros au propriétaire du parc. Pourtant, toujours en 2005, peu après ce premier accident, une autre attraction avait fait quatre blessés graves, provoquant la fermeture temporaire de tout le parc et des contrôles approfondis.
Dans le cas de l'accident de samedi, la presse locale évoque par ailleurs la condition physique de la victime : selon L'observateur de Beauvais, il s'agissait d'une femme "de forte corpulence". Elle aurait chuté du manège lorsqu'une barre de sécurité a cédé sous son poids. Or, cette attraction, si elle n'est pas particulièrement rapide, est caractérisée par de nombreux virages serrés au cours desquels les passagers sont soumis à une importante force centrifuge. L'attraction est interdite aux enfants de moins d'1,20 m non-accompagnés et aux adultes de plus de 2 m. Elle est également déconseillée aux personnes de forte corpulence. "Mais il n'est pas facile à l'opérateur de refuser l'accès du manège pour cette raison. Ca peut être considéré comme de la discrimination", a fait valoir M. Hédin.
Le propriétaire du parc, pour sa part, interrogé sur LCI, a nié que le mécanisme de sécurité ait été cassé. Il n'y a selon lui lui pas eu de "problème technique". Et il s'est interrogé sur le comportement de la victime peu avant le drame. "Est-ce que cette dame a eu peur ? Est-ce qu'elle a essayé de se lever ?" Selon lui, elle était, lorsque le wagonnet où elle se trouvait a abordé la descente, déjà en déséquilibre. "C'est une femme dont le poids dépassait probablement la centaine de kilos. Avait-elle fixé la barre de sécurité sous son ventre? Si c'est le cas, elle n'était maintenue par rien du tout", a estimé de son côté le maire de Saint-Paul.