EL DIABLO
Tren de la mina
Fallait bien que ça arrive.
El Diablo, c'est comme son nom l'indique un train de la mine, c'est signé Arrow Dynamics, et ça se traîne depuis toujours une sale réputation de grand huit pourri. Inutile de dire qu'il ne l'a pas volée sa réputation.
Il n'y a pas de gros souci de confort dans ce machin (on est même plutôt bien assis), c'est juste que... Franchement, pourquoi ? Pourquoi ce truc existe-t-il ?
Allez, je pensais ne pas le faire pour préserver vos âmes, mais je vais quand même vous décrire le parcours étape par étape. En route mauvaise troupe !
Nous voilà assis, lap bar rabaissée, prêt à partir pour 3 minutes de... chose.
Le train démarre, accélère bien gentiment, micro descente, hop, virage à gau... Eeeeeeh une seconde là. Attendez, « hop » c'est quoi ? C'est pas un airtime quand même ?
Si. Un tout petit, hein, et seulement au fond du train, mais on ne va pas rechigner ! Qui sait, El Diablo va peut être nous surprendre ?
Virage à gauche, donc, on revient ensuite sur une ligne droite, BANG premier cahot, on se remet à tourner sur la gauche et on arrive au lift. Clac clac clac, ça monte pendant une bonne trentaine de secondes, ensuite ça redescends un peu pour la pré drop (comment ça pré-drop ? Y'a pas de drop ! Mais y'a pas de pré non plus, on est dans un parc d'attractions pas dans une installation agricole), ça tourne encore à gauche, retour à la ligne droite et BANG deuxième cahot, et on se remet à tourner à gauche parce que c'est TRES AMUSANT DE TOURNER A GAUCHE OUIIIII, retour à la ligne droite BANG troisième cahot, ensuite on redescend un peu et on tourne à droite. Quel événement ! A droite mes amis, à DROITE ! Ce grand-huit est vraiment une tuerie... Je veux dire, Shambhala y'a les airtimes de folie, la vitesse et tout et tout, mais EST CE QU'IL TOURNE A DROITE ?
Donc El Diablo tourne à droite, passe une bosse sans airtime et retourne à gauche (il aime bien la gauche, le petit bougre). Pas d'à-coup ? Cool !
Retour à la ligne droite, BANG. Et merde. Ça freine, et nous voilà repartis pour trente secondes de grimpette.
Trop cool, un autre lift !
Clac clac clac.. On arrive en haut, et rebelote : pas de pré, pas de drop, mais une pré-drop, un virage à gauche (pour changer) tellement bien incliné qu'on y pendouille bêtement, retour à la ligne droite (BANG, je crois que vous avez compris l'idée), freins, virage à droite (BANG), re-retour à la ligne droite (BANG), freins et re-lift.
La grosse marrade.
Même ma focale a compris qu'une plante verte toute bête a plus d'intérêt que cette absurdité
Et ça reclac clac clac, on arrive en haut et devinez quoi ? REBELOTE ! Pas de pré, pas de drop mais une pré-drop, virage à DROITE (sisi, je vous jure) qui descend gentiment, retour à la ligne droite dans un tunnel (BANG), re-virage à droite (BANG), re-retour à la ligne droite (passé à une vitesse ridicule, mais BANG quand même), re-re-virage à droite (BANG), re-re-retour à la ligne droite (BANG), freins, fini.
Allez les gars, c'est bientôt fini !
Voici le début de la fin. Et un rocher plus faux que nature.
Et voilà la fin de la fin. Enfin !
Bon...
Je veux pas être désobligeant...
Mais quand même, il les accumule !
Non seulement le parcours est composé dans sa grande majorité de LIFTS, mais même ce qu'il y a entre ces LIFTS n'a aucun intérêt, et – histoire de bien finir le travail comme il faut – ça tape dans tous les sens (vous avez compté les BANG ? Il y en a 12) !
Ah, et comme si ça ne suffisait pas, El Diablo est aussi très avare en décors.
En fait, quand ils ont fait les plans de ce grand huit, ils ont pris tout ce qui fait la base d'une montagne russe (des sensations et/ou de beaux décors, un semblant de parcours...) et ils l'ont enlevé. Ils ont juste laissé les bankings surréalistes et les transitions hasardeuses.
Douze coups Un coup de génie !
Verdict sur El Diablo ? Je vais vous dire : ce truc est pourri à un niveau tellement absurde qu'il en devient drôle, donc faites le quand même une fois pour rigoler un peu, mais assurez-vous d'avoir activé votre second degré.
Après, si vous voulez un verdict un peu plus pragmatique sur la bestiole, ben c'est une bouse et puis voilà !
Suivant !
FURIUS BACO
Les vendangeurs de l'extrème
Troisième coaster à problème après Stampida et El Diablo : le fameux wing rider Intamin et ses vibrations.
Après s'être remis de l'étrange expérience qui venait de nous arriver, on se dirige donc vers la zone méditerranéenne du parc, ou se trouve Furius Baco.
J'ai pas eu l'occasion d'en parler, mais cette zone est très jolie. Elle permet d'entrer en douceur dans l'univers dépaysant de Port Aventura.
Par contre ça sentait les égouts quand on y étais... Pas très agréable, ça.
Le grand huit, quant à lui, se fond merveilleusement dans le paysage. Son dernier virage fait une courbe gracieuse au dessus de l'eau, et le choix des couleurs (bleu pour les rails, beige pour les supports) est très pertinent. Je ne parle pas des trains en eux-mêmes, qui sont une vraie réussite d'un point de vue intégration. La gare, qui représente une installation viticole, est aussi très jolie, et la storyline est une des plus explicite du parc.
Ces rails s'intègrent merveilleusement dans le paysage méditerranéen
Méditerranée et grand huit suisse, faits pour être réunis sous le soleil depuis toujours !
Le parcours, maintenant !
Premier rang, au centre gauche pour ma part ! Hum, c'est moins confortable que du B&M... Je ne suis pas trop fan de ces harnais (je commence à comprendre leur appellation « guillotine »), ni de ces appuie-têtes bizarroïdes. M'enfin, on fera avec...
Le train s'avance, s'incline légèrement vers le haut, et le pré-show commence. Mouais, un peu miteuse la mise en bouche... Les seuls écrans qui fonctionnaient n'était pas très propres, le singe animatronique est plutôt laid, et il n'y a strictement AUCUNE immersion, aucune ambiance d'installée. Mais ça a le mérite d'expliquer assez clairement la storyline...
Allez, le lancement ne va pas tarder. Le train recule un peu, petite appréhension bien agréable, les barrettes magnétiques (ou je ne sais quoi) s'abaissent, un lièvre passe sous les rails (savoureuse apparition surréaliste), j'ai à peine le temps de m'en émerveiller que VLAN ! Catapulte !
La vache, c'est que ça arrache bien comme il faut ce truc ! Heureusement que j'avais la tête bien calée sur mon siège, sinon j'étais sûr d'y scotcher ma cervelle ! Ça me change de Rock'n Roller coaster et Space Mountain, qu'est ce que c'est bon !
La suite : mini descente avec un sympathique ejector, et on arrive au slalom.
Au programme donc : quelque changements de directions bien pêchus, et des virages allègrement fournis en G. Le tout au ras du sol et à toute vitesse. Inutile de vous dire que c'est très intense.
Imaginez un slalom, collez-y des rails comme ceux-là, et vous aurez une idée de la première partie de Furius Baco.
Après être passés au dessus de la catapulte, on redescend vers les vignes pour l'unique inversion de Furius Baco, un inline twist absolument terrible. C'est plus un hangtime, à ce niveau là, c'est un airtime inversé ! On a l'impression que le train veut se débarrasser de nous pendant toute la (longue) durée de la figure, c'est monstrueux (après, c'est le ressenti que l'on a au côté gauche du train... Je doute que ce soit aussi le cas à droite) !
Après cela on a un demi tour sur la gauche au dessus de l'eau, toujours très bien fourni en G, et on arrive à la zone de freins.
L'inline twist au ras des vignes, qui simule astucieusement une manière express de faire les vendanges
Est-ce cette poubelle qui est assortie à Furius Baco, ou le contraire ? Cette question est tordue à s'en retourner l'esprit.
Le virage final au dessus de l'eau
Ben mon vieux, c'est quand même sacrément intense comme machine ! C'est très court, mais on n'a aucun répit durant toute la durée du tour ! Et cette vitesse, cette vitesse ! Mazette, c'est de la folie ! Et je n'ai pas noté de vibration particulièrement incommodante. Du moins, au rang ou j'étais...
Parce qu'un de mes amis n'a pas eu exactement la même expérience que nous. Il était assis à une extrémité, et apparemment il était secoué dans tous les sens ! Pourtant nous n'étions qu'au premier rang...
Allez, de toute façon je comptais bien le tenter à ses sièges « problématiques », ce Furius Vibro. Donc c'est parti, je rempile pour un second tour (seul, par contre. Mes deux amis sont plus sains d'esprit que moi !) !
Idéalement j'aurais apprécié essayer le fond du train, mais les opérateurs n'étaient pas de cet avis. Second rang, donc... Tant pis. Ou tant mieux. J'arrive quand même à choper l'extrémité gauche.
BLEUUUUAAARF ce freinage ! Bien puissant comme il faut ! Allez, on remet ça !
Me revoilà dans une assise Intamin, le train s'avance sur la catapulte, pré-show, LAUNCH toujours aussi puissant, AIRTIME toujours aussi sympa, et on arrive au slalom – là ou c'est censé commencer à vibrer.
Alors ? Ben ça vibre ! Et pas qu'un peu... On se croirait montés sur des marteaux piqueurs ! Mes vertèbres crient à l'infamie !
D'autant plus que ces fichus changements de directions sont CARRÉMENT plus corsés à ces places. C'en est presque désagréable ! Par contre, la proximité avec le sol est accrue, et ça c'est sympa. Et je ne parle pas de l'inversion... Elle est encore plus folle qu'avant !
Verdict sur ce tour : PLUS JAMAIS AUX EXTRÉMITÉS. Et c'est dommage, parce que certains passages sont carrément plus jouissifs à ces places !
Comme Stampida, Furius Baco a de très sérieux problèmes de trains... Ce serait bien de régler ça, histoire que l'offre grand huit de Port Aventura devienne (encore plus) incontournable !
En dépit de ce défaut évident, j'apprécie quand même ce prototype aux rangées intérieures, pour sa catapulte, son inversion, et cette sensation de vitesse complètement folle.
Je l'aurais fait deux fois, et mes amis une seule. Contrairement à Shambhala, c'est un grand huit assez épuisant, qui ne se refait pas en boucle facilement.
Après ces deux tours de Furius Baco, nous nous décidâmes à aller tester le dernier truc qui nous intéressait, un flat ride signé Schwarzkopf (mon premier, tiens !), dont j'avais entendu pas mal de bons échos (du style « bonne surprise ! »). Allons sans plus attendre tâter du ver de terre emplumé :
SERPIENTE EMPLUMADA
Pas grand chose à dire sur cette pieuvre superbement thématisée... C'est beau, c'est sympa, les sensations sont bonnes sans être extrêmes (on a le droit à quelques airtimes sympathiques), on perds gentiment nos repères, et voilà. C'est un peu trop long, ils auraient gagné à raccourcir le tour (ça finit par devenir un peu monotone...), mais globalement c'est pas trop mal. Vu que l'attente y est toujours quasi-nulle, je ne peux que vous conseiller d'y faire un saut, entre deux tours de Shambhala.
Voilà, Serpiente Emplumada c'était le dernier truc inédit qu'on a fait à Port Aventura. Ensuite, on s'est dirigé vers la Chine où on a enchaîné nos trois dernières fois sur l'hypercoaster B&M (trop triste...), après quoi on s'en est allés tranquillement vers l'hôtel pour plier bagage et, finalement, prendre le train direction Barcelone ou ne nous attendait pas (eh non !) le bus qui devait nous ramener à la maison.
Dans le prochain et dernier épisode :
Port Aventura, à la hauteur de nos attentes ? Bilan sur un gros parc catalan.