Vous pensiez être débarrassés de moi et de mes épisodes interminables ? Eh bien non, les aventures asiatiques continuent, j'étais juste très occupé (par d'autres coasters entre autres). Je m'étais arrêté à la visite du zoo de Tobu. Depuis, on a appris que le wooden Regina fermait ses portes, ce qui ne présage rien de bon pour le parc et qui supprime un vieux wooden au bon potentiel pour RMC (car je vois mal RMC débarquer dans le parc pour le moment). C'est le premier coaster que j'ai fait qui va être démoli!
Episode 45: Nagashima Spaland
Toujours dans ce même périple japonais, alors que mon copain est retourné aux US la veille, je suis seul pour me lancer dans Nagashima Spaland. Le hasard fait que ce TR tombe en même temps que celui de Flex, la comparaison sera intéressante. Le bus que j'ai pris est le même que lui, à la gare de Nagoya, rien de plus simple tant que vous avez de l'argent (pas donné comme d'hab au Japon).
En ce qui me concerne, le temps était plutôt gris mais aucune pluie n'avait été annoncée. En pleine semaine, comme Flex j'ai eu la chance de visiter un parc absolument vide vide vide.
L'euphorie a commencé à se faire sentir quand toutes les machines ont commencé à tourner tout en même temps (12 crédits tout de même, seul Jet Coaster, le vieux (?) Togo était en réhab). Je n'avais pas ressenti ça depuis Carowinds je crois : le dilemme de foncer sur les grosses machines tant qu'il n'y a personne ou de faire les crédits, vides de queue également). Assez fou de trouver ces parcs qui font tout tourner alors que le parc est vide en basse saison: un bon point pour Nagashima Spaland.
J'ai enchaîné les machines et ai pris le risque de garder Hakugei pour la fin.
Looping Star et
Shuttle Loop les deux vieux Schwarzkopf sont restés extrêmement doux comme toujours avec le constructeur (Shuttle loop est peut être un poil moins doux que celui de Mexico).
De même,
corkscrew n'a pas été une surprise et rejoint l'arrow de Carowinds dans la catégorie des pire coasters au monde encore debout.
Parmi les moultes vieilleries les indispensables Wild Mouse en duelling bien sûr ... (un seul côté ouvert)
... mais aussi cette bizarrerie de freefall Intamin 1ère génération, la première d'une longue série pour moi. Crédit, pas crédit ?
Toujours est-il que c'est bien flippant, comme engin de torture; la chute libre est impressionnante et offre un super airtime, tandis qu'on bascule précipitamment en position allongée avec la dose de G, étrange sensation.
Quant au bobkart, c'était aussi mon premier, et j'ai trouvé ça vaguement sympa à la manière d'un alpine. Rien à dire sur les kiddies (si ce n'est que l'un d'entre eux à un débit de B&M avec son train de 2 kilomètres
)
On en voudrait cependant presque au parc de conserver certaines de ces vieilleries quand on a beaucoup plus intéressant à proposer.
J'ai inauguré pour la journée
Ultra Twister qui a eu le chic d'ouvrir sous mon nez.
Bien sûr, Ultra Twister ça me parle complètement en bon gros fan de Roller Coaster Tycoon 2, on connaît tous ces étranges montagnes russes "pipeline" devenues au fil du temps une exclusivité japonaise qui se fait parfois désirer sans ouvrir.
Départ en arrière, lift vertical, changement de sens, cette usine à gaz avait déjà tout inventé et nous prouve que Gertslauer n'a rien inventé en matière d'enculage de mouche. Toujours est-il que la pipeline offre un superbe airtime sur la bosse et proposent des inversions mega smooth !
Au rayon des nouveautés,
Arashi n'a effectivement pas volé sa réputation.
C'est peut être là l'un des trucs les plus violents que j'ai faits. Les retournements nombreux désorientent complètement, mais c'est surtout les moments de chutes que j'ai trouvé ... effrayants, du pur effroi, une sensation que je n'avais pas ressentie depuis longtemps ! C'est ultra bourrin et sec, je n'ai pas pu m'empêcher de me crisper, et ce côté chute libre sans contrôle, il me semble, empêche de trouver dans Arashi le même plaisir que sur les 4D traditionnels, qui eux auront plus tendance à donner l'illusion d'un manque de contrôle finalement assez relatif (tous les tours se ressemblent plus ou moins sur les 4D traditionnels).
A la limite si c'était que ça pourquoi pas.
Mais mon Dieu ce coaster c'est surtout un castrage absolu en bonne et due forme en moins d'1 minute ! Sérieux, il n'y a que moi ? J'ai quelques souvenirs amers sur certaines freefall et autres flyings, mais là c'est le ponpon, je crois que c'est la pire douleur, le pire lattage de co****es que je me suis pris dans ma jeune carrière ! Pas que je tienne spécialement à ma descendance, mais faudrait voir à ne pas me les arracher non plus ! Arashi, arracher ... C'était donc ça ..?
Sans transition, je n'avais pas le souvenir que le layout de Manta était si bon, c'est en tout cas ce que j'ai constaté en faisant
Acrobat, le très bon flying B&M.
Mais comme Flex, je ne peux que regretter que ce flying soit posé là où il ne faut pas, à deux pas de coasters qui lui font une ombre phénoménale (quand on pense qu'on doit toujours faire la queue à Sea World ..).
Car en effet,
Hakugei ne laisse clairement aucune chance à Acrobat.
Pour être tout à fait honnête avec vous, contrairement à Flex, le premier tour m'a laissé un peu déçu. Toujours très sensible aux préjugés sur les coasters, je suis quasi systématiquement déçu désormais par les coasters super attendus, c'est une chose à laquelle je me suis résolu maintenant, le mieux serait de ne rien savoir du coaster avant de le faire; ce n'est pas possible, tant pis.
Je ne saurais pas dire exactement ce qui ne me convient pas tout à fait sur ces RMC, peut être un mélange de "bon, ça commence à être toujours un peu la même chose", et une propension naturelle à préférer les longs floatings aux ejectors RMC; et les expériences intenses type launch/4D à la douceur RMC. Au fond, je n'ai pas trouvé non plus sur Hakugei ce moment mindfuck que j'ai pu ressentir sur le quadruple down de Lightning Rod. Enfin, je suis terriblement gêné par ces harnais vraiment bizarres que je trouve extrêmement douloureux (bizarrement ça dépend des tours, et peut être de ma position) sur les ejectors et surtout sur les airtimes avec changements de directions ... qui sont justement la spécialité de RMC.
Ce qui m'a bluffé en revanche, plus que les airtimes, ce sont les inversions exceptionnelles de Hakugei. Le zero g stall est dans la continuité des autres RMC, voire plus maîtrisé encore, un vrai plaisir. Mais c'est surtout le premier zero g roll qui est d'une fluidité exceptionnelle, du jamais vu je pense, totalement bien placé au milieu du parcours, totalement logique et sans aucun à-coup ou accroc, même minime, il est bluffant.
Après 3 tours de Hakugei, je n'avais rien à lui reprocher; après 10 j'ai même fini par vraiment l'aimer.
Car c'était en effet un autre grand jour pour Hakugei qui tournait à fond avec une queue qui ne dépassait jamais 1 train. Comme Flex, j'ai pu constater qu'on ne choisissait malheureusement pas sa place sur Hakugei, mais au grès d'une mésaventure. Par erreur, je suis parvenu à choisir le dernier rang sur mon premier tour (largement le meilleur rang), si bien que tout confiant, je m'y suis remis au 2ème tour.
Grossière erreur.
Je me suis pris un de ces abattages, au doux parfum de Happy Valley Chengdu (cf TR n°28)
Ceux qui ont lu mes TR savent que je suis gentil, mais qu'il y a une chose que je déteste: c'est qu'on me parle comme à un chien (surtout dans un parc). Ça n'a pas raté, je me suis fritté avec les opérateurs, j'ai boudé 1 heure sur les autres crédits du parc et j'ai digéré
Et le fameux crédit toujours manquant à l'appel c'est évidemment l'inratable
Steel Dragon 2000. 2,5km de longueur à 97m ça ne passe évidemment pas inaperçu, et Nagashima se targue d'une surface assez grande pour avoir pu caler un tel monstre qu'on voit depuis partout dans le parc.
Croyez bien que d'en haut ça fait son petit effet, cette sensation de monter éternellement dans ce lift lent, confortablement assis dans les bizarroïdes trains deux places B&M !
De B&M, Steel Dragon a hérité sa douceur exceptionnelle de giga qui se compare sans honte à Fury 325 malgré son grand âge (bizarrement il y a quelques vibrations vers l'avant). La first drop n'a certes pas l'inclinaison du siècle mais reste magnifique. La bosse qui suit ne délivre malheureusement pas d'airtime à l'arrivée, mais un peu sur la descente. Ensuite, l'interminable hélice pourra aussi en décevoir certains en ce qu'elle ne provoque pas de voile mais une énorme poussée latérale en plein vent de vitesse.
Mais c'est la partie finale de Steel Dragon 2000 qui nous régale avec une succession de rien moins que 7 camelbacks avec gros airtime à la clé, comme on n'en voit malheureusement plus assez de nos jours. Au fond, j'ai l'impression que la simplicité s'est perdu chez B&M qui déçoit beaucoup en ce moment avec ses hypers (alors qu'on leur reproche de rester sur cette simplicité sur leurs autres modèles !) quand l'hyper qui me régale le plus sera celui qui se contente d'une succession interminable de super-bosses à airtime.
Bonne surprise donc !
La journée s'est terminée sur Hakugei puisque Steel Dragon n'a pas cessé d'avoir 30 minutes de queue. L'enchaînement d'Hakugei est au contraire des plus faciles puisqu'on peut même poser son sac dans le casier sans le récupérer. De l'ouverture à la fermeture du parc, je ne me suis pas ennuyé une seule seconde, et rares sont les parcs qui sont capables de ça avec 0 minute partout. Nagashima Spaland, in extremis, a réussi à se placer parmi les grands.
Comme pour me dire que cette journée se devait d'être (presque) parfaite, les nuages s'étaient retenus de bruiner jusqu'à la minute même de l'heure de fermeture du parc. Sorti du parc, je choppe même le bus qui semblait m'attendre et ferme les portes derrière moi.
Prochain arrêt : Parque Espana - Shima Spain Village.