La réussite d’un meeting se mesure généralement à la période de blues qui s’ensuit. Pour moi comme pour bien d’autres, je crois pouvoir dire que ce meeting est un franc succès…
Autant il est des trips reports dont on peut objectivement se passer, autant il serait criminel de ne pas essayer d’en construire un sur
ce Succhiello Meeting. Je dis bien
construire, car raconter un meeting, ce n’est pas rédiger un TR habituel. Ca serait insultant de résumer ces 5 jours à nos avis sur les quelques attractions majeures des trois parcs, et d’ajouter, banalement : « c’était cool ».
Raconter un meeting, c’est une tâche beaucoup plus ardue qui consiste à essayer de remettre des mots sur ce que l’on a vécu, à
retranscrire l’état d’esprit qui régnait pendant ces quelques jours. Il faut raconter juste ce qu’il faut de délires pour donner envie à ceux qui n’auraient pas encore franchi le pas de nous rejoindre, et pour faire remonter les émotions des participants à la surface, sans aller trop dans le détail (et emmerder tout le monde par la même occasion)…
Il y a déjà quelques TRs assez complets et les photos de Julien rendent les miennes absolument pitoyables en comparaison, mais je voulais m’essayer à cet exercice, qui est autant de style que de « tripes » !
Voilà donc non pas mon trip report, mais mon
« trip story » de ce Succhiello Meeting !
Mercredi 4 Mai :
Un trip commence bien avant la première attraction…
Il y a d’abord toute la phase de planification, de préparation, d’excitation à l’idée de passer 5 jours que l’on sait d’avance (quand on a déjà fait un meeting CW auparavant) incroyables.
Mais tout commence concrètement lorsque on rejoint le petit groupe resseré avec lequel on fait le voyage jusqu’au lieu de rendez-vous commun.
Mercredi, 19h. J’arrive à Beauvais et trouve/retrouve Quentin, Camille, Jon et Jay. La voiture 2 est (presque !) au complet, nous pouvons nous préparer à embarquer dans l’avion, direction Bologne. Premières sensations pour Jay, pas rassuré à l’idée de prendre l’avion après quelques premières expériences peu convaincantes. Après avoir bien failli ne jamais pouvoir monter dans l’avion (quelle idée de fumer sur le tarmac, aussi… :P ), le vol se déroule finalement sans encombres. Pour le retour, c’est une autre histoire…
23h, nous voici à Bologne. Pendant que Jon s’extasie devant les Ferrari exposées à l’aéroport, Quentin va chercher les clés de notre bolide pour la fin de semaine. (Mauvaise) Surprise ! Nous sommes surclassés. Laisse tomber le Vitto, bonjour au Ducato, avec insigne Frrari sur le côté, s’il vous plait… Nous prenons nos valises et traversons les parkings de location de l’aéroport. Quentin a tiré une drôle de tête en voyant le gabarit du véhicule… Heureusement, Jay et Antoine ont plus l’habitude de manier ce genre de gros engin, ce sont eux qui nous conduiront comme des chefs, malgré la conduite italienne, les doublements par la droite et les stationnements sur les voies de droite des ronds-points…
Nous rejoignons la partie du groupe arrivée dans la journée au Meeting Hotel. Cet hôtel 4 étoiles est tout droit sorti de la Quatrième Dimension : réceptionniste glauque, ambiance moquette poussiéreuse et tableaux bizarres. Mais on s’en fout, on est trop contents de retrouver une partie du groupe et de se dire que cette fois, ça y est, ça va démarrer ! BenJ nous remet les T-Shirts du meeting. Comme d’habitude, ils sont réalisés par Rémi et sont absolument magnifiques. Les connaisseurs auront remarqué la similitude avec le design GTA… C’est fièrement (ou pas, vu que Succhiello veut dire vrille mais aussi… pipe) que nous allons arborer ce T-Shirt pendant les trois jours.
Jeudi 5 Mai :
Nous partons pour Movieland pour une journée que j’imaginais déjà mythique, connaissant un peu la réputation du parc. Ça n’a pas loupé !
Mais commençons par le commencement :
En attendant les retardataires, nous avons débuté les réjouissances avec la
Hollywood Tower Hotel. On parle, comme chez son homologue Disneyesque, d’une free-fall, mais ici, c’est une Intamin première génération. Une chute de 40 mètres de haut qui finit à l’horizontale, avant qu’un système de track ne vous ramène en gare à la verticale. En bref, un truc qui inspire pas vraiment confiance vu de l’extérieur. Louise ne s’est d’ailleurs pas trompée, s’agrippant aux poteaux de la file d’attente face à l’insistance de Joris pour éviter qu’on l’embarque sur cette machine infernale. Elle n’y aura pas échappé.
Au-delà des quelques à-coups bien marrants et de la vieillesse de la structure, l’attraction surprend. Elle donne une impression bizarre de liberté et la chute paraît trèèèèès longue. Le freinage allongé est vraiment sympa, et le sang remonte bien à la tête !
Vient ensuite l’attraction MYTHIQUE du trip, cette dinguerie dont on se demande comment elle a pu sortir de l’esprit des équipes de Movieland... Prenez un lac (qui sert habituellement pour des stunts shows), un jetboat de 600 chevaux, 5 litres d’essence. Et voilà : vous avez
Kitt Superjet. Cette « ballade » sur le lac est unique dans le panorama des parcs d’attractions, et quand on la fait, on comprend mieux pourquoi.
Le pilote conduit donc un bateau survitaminé pendant 5 minutes, enchainant interactions avec des effets aquatiques, accélérations, 360° (l’occasion de former des vagues qui vous retombent littéralement dessus)… C’est difficilement descriptible, mais c’est absolument incroyable !
Chez Coasters World, on a notre pilote favori. C’est Mr.360, qui commence à nous connaître et sort le grand jeu à chaque fois qu’il nous voit monter sur son bateau. Lors d’un meeting CW, il est naturel d’encourager l’opérateur de chaque attraction. Forcément, quand il pilote lui-même l’attraction, ça a quelques répercussions.
Au deuxième tour de la journée, Mr.360 nous a régalé avec un tour inoubliable. Première étape : faire chauffer les moteurs avant même d’être sorti du hangar, permettant au dernier rang de recevoir quelques vagues avant même que l’attraction ait commencé. Un dernier coup d’œil et sourire narquois à son collègue qui signifie très clairement « tu vas voir, ils vont prendre cher », et il nous délivre le tour d’attraction le plus incroyable que j’ai jamais vécu. Enormes retour de vagues, sauts monstrueux, frôlement des effets aquatiques. C’est assez simple : on alterne entre les moments où l’on a l’impression qu’on va se prendre le décor, se noyer avec les vagues, ou bien tout simplement tomber à l’eau. Tu comprends mieux l’intérêt des gilets de sauvetage…
Bref : Kitty Super Jet, c’est une expérience à vivre, en groupe de préférence. Une référence.
Tant que l’on était mouillés, on a enchainé avec
U571. Ce simulateur de sous-marin est, lui aussi, complètement made in. Le principe est très simple : vous embarquez dans un sous-marin qui prend la flotte. Ca a commencé fort avec le préshow où l’acteur nous a aspergé à coup de bouteilles d’eau ; pour d’autres, ça s’est poursuivi à l’intérieur du simulateur… Spéciale dédicace à Charles qui avait un énorme jet d’eau lui arrivant directement dessus pendant toute la durée de l’attraction… Globalement, ça mouillait quand même moins qu’attendu, mais d’après ceux déjà venus au parc, ça s’est beaucoup calmé. Ca n’en reste pas moins délirant, et légèrement oppressant (claustrophobes s’abstenir…)
Après cette première salve d’attractions, il nous a fallu reprendre des forces au fast-food situé dans la zone préhistorique du parc. La zone, soit dit en passant est assez sympathique pour les gamins et assez bien décorée, ajoutant un effet cartoon assez agréable et se distinguant du reste du parc. Se délectant de notre hot-dog, nous nous apprêtions à continuer notre chemin, nous, 33 membres de Coasters World.
Mais ce qui est beau, en meeting, c’est aussi l’inattendu. Alors que je termine mon Magnum, je vois un jeune homme seul sur
Troncosaurus, le bateau pirate (ça s’invente pas…). Pris de compassion, je me mets à crier à chaque fois qu’il arrive en bout de proue. Sauf que lorsque vous lancez un cri en meeting CW, tout le monde vous suit. Voilà 33 coasterfans qui crient en rythme au pied d’un galion pirate. Il rigole, nous aussi. Lorsque il descend, il nous sort « vous êtes français ? ». Surprise ! Nous faisons la rencontre de
Jérémy, jeune fan de parcs suisse qui passe les vacances dans le coin et a l’habitude de se faire déposer par ses parents aux parcs d’attractions alentours quand il part en vacances. Il rejoint notre groupe (parce que Movieland, c’est quand même plus fun en groupe) : nous serons 34, cet après-midi ! Il va découvrir avec nous les joies de Kitt Super jet, nous faire (re)découvrir Magma, se dégonfler lâchement (comme quelques autres que je ne citerai pas :P ) devant cette horrible Terror House…
Merci à toi d’avoir été des nôtres pendant cette journée, c’était un plaisir de rencontrer !
Si tu nous lis, Jérémy, d’ailleurs, on attend toujours ton inscription sur le forum en vue des prochains meetings
Pendant que certains fans prêts à tout (dont je fais partie, évidemment) font le kiddie coaster 3 par 3 (pour ne pas trop brusquer la machine), les autres finissent de manger.
Nous voilà ensuite partis, à 34 donc, sur le Bob Schwarzkopf :
Bronto Jet. Ce qu’il est toujours drôle d’observer en meeting, aussi, c’est les regards mi-hallucinés mi-réjouis des opérateurs seuls qui nous voient débarquer à 34. Sans aucune prétention, on leur fait toujours un peu d’animation et ils n’oublient généralement pas notre passage déjanté.
C’était le cas de l’opérateur du Bob. Pour ce qui est de l’attraction, mis à part le dernier virage, rien à signaler, ça passe relativement bien à condition que l’on se soit bien placé dans le wagon, surtout si on est derrière…
Un petit coup de Pieuvre plus tard (ça pour le coup c’est assez gerbant), on retourne sur
Kitt pour notre deuxième tour. Ce fameux tour mythique où Mr.360 a tout donné. On a été à deux doigts de devoir utiliser pour de bon les gilets de sauvetage. C’était absolument mythique, et ce n’est pas BenJ ou Jérémy, mes voisins de ride qui diront le contraire, comme on le voit sur cette vidéo de Louise que je reposte ici
Matez les regards de l’autre partie du groupe qui prend conscience de ce qui l’attend…
Pour sécher, quoi de mieux que
Magma ? Oui, sauf si t’es dans les derniers rangs à gauche (comme moi), à l’endroit exact où un seau d’eau se déverse littéralement sur toi en fin de tour. Pour le reste, prenez Studio Tram Tour mais en version Jeep, ajoutez-y de vrais passages dans l’eau, du feu et des toutes petites routes : c’est bon, vous avez l’image. Ca fait plaisir de voir des parcs qui osent des trucs vraiment extrêmes ! C’est complètement déjanté, tu passes à toute blinde sur des petites routes avec cette peur à chaque fois que tape… mais non, aucun souci, juste du pur fun ! Inoubliable, là aussi.
On se dirige ensuite vers
Diabolik, l’une des dernières (la dernière ?) nouveauté du parc. Cet Invertigo Vekoma a été complètement repimpé. Tout de bleu, il se trouve aux abords du parc aquatique (malheureusement fermé lors de notre visite !). C’est à des années-lumière d’un Boomerang classique et c’est très sympa à faire une fois mais pour autant, ça reste très intense et pas spécialement agréable.
On a ensuite enchainé les dark-rides locaux : l’indescriptible
Police Academy et sa Danse des Canards, à mi-chemin entre la Vienne Dynamique et Danse avec les Robots (et dont l’opératrice nous a carrément oublié), le shooting
Terminator, plutôt sympathique avec effets 4D même si on aimerait voir les robots un peu plus longtemps.
Enfin, je terminerai par LE dark-ride que je redoutais. J’ai bien cru y échapper mais vu que tout le monde (ou presque) s’y engouffrait, je me suis laissé tenter.
The Horror House. J’ai une peur bleue (comme beaucoup de parkfans, d’ailleurs…) de ce genre de trucs et sursaute au moindre bruit suspect. Connaissant un peu la réputation de celle-ci, j’étais pas franchement rassuré. Un point positif, au moins : aucune attente. On commence par un ascenseur. Et l’on mettra 4 bonnes minutes à trouver une fois sortis par où. C’est vraiment très, très obscur, on ne voit pas à deux mètres. S’enchainent les couloirs très noirs (où l’on sait qu’il n’y a aucune chance qu’il y ait un acteur mais où l’on panique quand même en frôlant un meuble) et les endroits plus éclairés et mis en scène où l’on sait qu’un acteur s’apprête à surgir. Freddy dans son atelier, l’horrible poupée sur son lit, le boucher en fin de parcours qui a pris BenJ dans un coin (si, si…). 6 ou 7 acteurs qui ne m’ont pas réconcilié avec les attractions du genre. Au moins la déco n’était trop moche, même si j’avoue que j’étais pas trop focalisé sur cet aspect-là. J’étais dans une position assez incongrue, la main gauche sur mon oreille gauche, mon épaule droite remontée sur mon oreille droite pour ne rien entendre et la main droite broyant l’épaule de Minijul, situé juste devant. Chapeau à Jon et Johan qui ont alterné la première place, Jon essuyant quelques peurs bleues et nous gratifiant de quelques « Oh putain meerrrrde il m’a fait peur ce cooon » (dites-le avec l’accent belge).
On terminera cette journée ensoleillée avec
Rambo, le stunt show du parc ,sur le lac même a lieu qui guette. BenJ avait promis une surprise au cours de la journée : vous avez une petite idée ? Jay, lui, n’a rien vu venir. Les acteurs du spectacle, à la recherche de participants, se dirigent dangereusement vers notre groupe. A ce moment-là, Jay a beau serrer les fesses et essayer de disparaître sur place, il est bloqué. Les pistolets sont braqués sur lui : le voilà officiellement espion américain. S’en suivront 20 minutes de show assez rythmées, avec Jay en guest star, pour notre plus grand bonheur. C’est assez amusant d’inclure à ce point des participants dans le show… Pour finir, on fera une photo de groupe avec Rambo du spectacle (après avoir été copieusement mouillés par le parc qui a déclenché les effets spéciaux pour le délire).
Le bonheur en un rictus.
"I can't be taaaamed"
Bref, vous l’aurez compris : Movieland, c’est un ovni. On ne sait pas vraiment comment ils survivent économiquement, ni comment de telles idées leur viennent à l’esprit mais qu’est-ce qu’on les aime ! Bizarrement, aucune attraction (mis à part Police Academy) n’est vraiment kitsch ; passer une journée pour découvrir le parc est vraiment un must si vous passez dans le coin : vous êtes sûrs de passer des moments pour le moins uniques !
Movieland, c’est le parc parfait pour déconner, se mouiller, se taper des fous rires à force d’halluciner sur le niveau de WTF des attractions… Bref,
Movieland était fait pour Coasters World. On reviendra !
Verdict, Antoine ?
La suite... bientôt !
Mathis