PARIS (Reuters) - Michèle Alliot-Marie annonce la prochaine signature d'une convention puis, à terme, le vote d'une loi visant à renforcer la sécurité des manèges après l'accident de la Fête des Loges, près de Paris.
La signature de ce protocole permettra de prendre des mesures "dans les huit jours", dans l'attente d'une modification de la règlementation, a précisé Michel Campion, président de l'Institut national du monde festif.
"Concrètement, ça veut dire que les manèges à sensation qui étaient vérifiés tous les trois ans seront vérifiés tous les ans et d'autres manèges un peu compliqués tous les six mois", a-t-il dit à l'issue d'une réunion au ministère de l'Intérieur.
"Il y a un consensus sur les mesures à prendre", a précisé Michèle Alliot-Marie lors d'un point de presse.
Après le drame de la Fête des Loges, qui a fait deux morts samedi dernier, le président Nicolas Sarkozy avait demandé que toutes les dispositions soient prises pour que les fêtes foraines ne deviennent pas "des moments de drame."
D'ores et déjà, la ministre de l'Intérieur a interdit d'accès au public, jusqu'à nouvel ordre, les manèges "Booster" du type de celui mis en cause dans le drame de samedi.
La réunion de mercredi place Beauvau visait à renforcer la sécurité des installations et à moderniser la réglementation en vigueur, qui ne semble plus adaptée à des attractions de plus en plus sophistiquées et spectaculaires.
Y étaient associés l'Association des maires de France, l'Institut national du monde festif, les syndicats représentatifs des forains et les bureaux de vérification des manèges, notamment.
UN CONTRÔLE TOUS LES TROIS ANS
La législation actuelle, qui date de 1983, impose un contrôle des installations tous les trois ans, à la charge des forains et réalisées par des compagnies privées agréées.
Des associations de consommateurs dénonçaient la faiblesse des contrôles effectués sur des critères à leurs yeux "complètement dépassés."
Michèle Alliot-Marie a souligné qu'un projet était déjà en préparation depuis plusieurs mois pour renforcer les textes existants.
Afin d'agir rapidement, une nouvelle convention sera tout d'abord signée entre les forains, les fabricants de manèges, l'Association des maires, le secrétariat d'Etat à la Consommation et probablement celui de l'Industrie, a précisé la ministre.
Ce protocole "sera confortée dans les prochaines semaines par un projet de loi suivi d'un décret et de deux arrêtés", afin de fournir un "support juridique plus solide" aux nouvelles dispositions, a-t-elle ajouté.
Michèle Alliot-Marie a précisé que des limitations de la vitesse de certains manèges, qui peuvent atteindre 80 km/h, interviendraient au fur et à mesure.
"Il faut que la fête soit un moment de joie et sans risque", a-t-elle souligné.
Priée de dire si les forains bénéficieraient d'aides financières pour supporter ces contrôles, la ministre a répondu que la question n'avait pas été soulevée lors de la réunion.
Michel Campion a expliqué que l'objectif du nouveau texte était d'instaurer quatre catégories de manèges, pour lesquelles la périodicité des contrôles varieront en fonction de leur dangerosité.
"Nous allons également essayer d'intervenir auprès des constructeurs, qui sont pour la plupart des constructeurs étrangers, pour arrêter cette course à la vitesse", a-t-il dit.
Une information judiciaire pour homicide involontaire a été ouverte mardi par le parquet de Versailles à la suite d'une expertise signalant un "défaut de conception" d'une pièce de la nacelle du manège impliqué dans l'accident de la Fête des Loges.
Le "Booster" est un grand bras articulé tournant autour d'un axe avec, à chaque extrémité, une nacelle emportant quatre passagers à une vitesse relativement élevée.