Beaucoup d'entre vous ont des réactions par rapport à Alton qu'on appelle "déni du risque". L'exemple typique c'est de considérer des activités plus risquées pour justifier celle qu'on pratique régulièrement "oui, il y a des accidents, mais moins que pour ça". Tous comme les expressions "ce sont des choses qui arrivent", comme ci c'était tout à fait normal que de temps à autre quelqu'un perde ses jambes dans un coaster, sous prétexte que ça n'arrive pas souvent.
Le plus agaçant c'est sans doute de lire "le risque zéro n'existe pas". En théorie, le risque zéro n'existe effectivement pas car on estime la probabilité de défaillance d'un système par la probabilité de défaillances de chaque sous-ensembles, et donc forcément qu'on ne peut pas arriver à zéro. En pratique c'est différent, il y a de la maintenance, de la théorie des organisations, du management, qui font que certaines industries n'ont jamais eu à déplorer d'accidents. En France le TGV fonctionne depuis 30 ans, et il n'y a jamais eu une personne de tuée (contrairement à l'aviation !).
Le problème d'Alton est très compliqué puisqu'il s'agit du plus grand parc d'Angleterre, qui n'a jamais connu de tels accidents depuis des décennies. Il y a une véritable rupture du pacte de confiance avec les visiteurs. On parle pas d'un arrêt cardiaque, ni d'un gars qui a fait le con en se levant d'un raft ride... Non on parle bien d'une erreur du parc (ou du constructeur). Donc oui, il y a une attitude vis à vis du "risk communication", et c'est peut être plus sage de dire qu'on démantèle l'attraction car elle ne satisfait pas notre niveau d'exigence en terme de qualité d'expérience, plutôt qu'on la réouvre, mais ne vous inquiétez, elle sera normalement plus sure qu'avant (ce qui ne veut rien dire, puisqu'elle était déjà censé être sure avant, sinon le parc ne l'aurait pas achetée ni ouverte).