Montagnes russes, autos tamponneuses et manèges font le plein ; jamais l'industrie des loisirs n'a connu un tel engouement en France. Elle pèse désormais plus de deux milliards d'euros par an. En vingt ans, la fréquentation des parcs d'attractions a été multipliée par dix ! Mais jamais la concurrence n'a été aussi rude pour profiter d'un tel filon.
Clé du succès : course au gigantisme et sensations extrêmes. Voilà pourquoi on trouve, en tête de ce business, des immenses parcs de loisirs comme le parc Astérix, le plus ancien parc français, créé en 1989, qui doit faire face, 3 ans plus tard, à la concurrence sans merci du géant américain Disney. Depuis, la guerre fait rage : le petit gaulois résiste à l'envahisseur en débauchant d'anciens cadres de Disney et à grand renfort de communication.
Face à cette guerre, certains professionnels des loisirs ne sont pas à la fête : ce sont les forains. Ceux qui avaient le monopole des attractions que les villes s'arrachaient ont aujourd'hui beaucoup moins la côte, mais restent mobilisés. Marcel Campion, porte-drapeau et habile stratège, témoigne : depuis plus de trente ans, ce fort en gueule défend leur cause en alternant poigne de fer et séduction. C'est lui qui a forcé les grilles des Tuileries à Paris pour imposer sa grande roue. C'est encore lui qui a installé le juteux marché de Noël sur les Champs Elysées. Avec quels moyens, parfois controversés, les forains imposent-ils leur business ?
Certains ont changé leur fusil d'épaule, ils ont arrêté de vivre sur les routes de France pour créer leur propre parc d'attractions. C'est le cas des frères Gélis, qui, en partant de rien, ont créé il y a 27 ans un parc de loisirs entre Troyes et Dijon. Depuis, Nigloland s'est hissé à la 5ème place du classement des parcs français, avec des attractions qui n'ont rien à envier à Disneyland ou au parc Astérix, tout en parvenant à proposer des tarifs 20 à 30% moins chers. Quelles sont les astuces des frères Gélis pour casser les prix ? À quoi ressemble vraiment un parc d'attractions "low cost"? Comment se sont-ils imposés dans le top cinq des grands parcs français ?