Je suis sûr que le nombre de gens qui vont être intéressé par le post sera aussi réduit que le nombre de but que l'on aura marqué durant cette coupe du monde, mais je me dis que ça vaut le coup d'essayer, que j'ouvrirai peut-être certains esprits.
Je me suis rendu samedi soir dernier à la finale des Monte-Carlo Violin Masters, à Monaco. Finale d'un des plus grand concours de musique au monde, se passant une fois par an, et alternant chaque année entre les trois instruments rois : le piano, le chant et surtout le violon. Pour accéder à ce concours, il faut avoir déjà gagner plusieurs prix internationaux dans l'année et passer par divers éliminatoires. Viennent ensuite, tout comme dans un master série, les 1/8, les 1/4, les 1/2 et enfin la finale.
Cette année, les deux finalistes sont un russo-hongrois de 36 ans et un hongrois de 29 ans. Le dernier était déjà finaliste il y a trois ans, pour l'anecdote, et avait perdu contre la jeune française Fanny Clamagirand. Un homme pugnace et déterminé donc.
Les opposants doivent jouer chacun deux oeuvres :
- l'imposée : le 24e caprice de Paganini, oeuvre solo, d'une difficulté et d'une virtuosité incomparable
- et un concerto libre à choisir parmi une liste (cette année, le hongrois a choisi le concerto pour violon de Brahms et son adversaire le concerto pour violon en Emin OP.64 de Mendelssohn) accompagné par l'orchestre philharmonique de Monte-Carlo
Ce concert, comme tous les trois ans, est sûrement un des live les plus impressionnant qui m'ait été donné de voir. Pour l'oeuvre de Paganini, le violoniste est seul face au public et livre une pièce où il fait démonstration d'une technique et d'une virtuosité qui ferait passer le meilleur guitariste de rock pour un amateur. De plus, voir comment un si petit instrument comme le violon arrive à emplir de son son, sans micro, une salle entière et captivé l'auditoire, est quelque chose de fantastique.
Pour le concerto, on voit entrer l'orchestre. La puissance sonore qu'il dégage n'a rien à envier aux caissons de basses des soirées electro. Par dessus se détache le son du violon soliste qui déclame son thème, et vous impressionne autant qu'il vous fait rêver. Le concerto de Brahms est un concerto puissant, dont le troisième mouvement, aux accents tzigane développés, vous fait voyager dans l'est de l'Europe. Celui de Mendelssohn (bon, pour cette phrase, je me mouille un peu : cette oeuvre est mon concerto pour violon préféré), est tout simplement magnifique. Deuxième fois que je l'écoute en live, et je ne m'en lasse pas. Tour à tour virtusosistique ou lent et ample, mais jamais gratuitement, toujours plein d'expressivité.
La soirée se finit avec la remise du prix au russo-hongrois et le hongrois voit donc passer la victoire pour la seconde fois consécutive. Comme d'habitude, à ce niveau, c'est l'expressivité qui a fait la différence. La technique (selon moi) du hongrois était supérieur (pas de beaucoup, mais quand même). Cependant, l'autre concurrent vibrait avec son violon et nous faisait vibrer. On aurait dit qu'il ne faisait plus qu'un avec la musique et son instrument.
Pour ceux que ça intéresserait, la soirée a été filmée et sera retransmise sur FR3 je crois. Mais je ne sais pas quand.
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Rien à voir, mais le festival Jazz à Juan fête ses 50 ans cette année. De nombreux grands noms du Jazz y sont. Dont deux qui ont attirés mon attention : Maceo Parker dernier grand saxophoniste funk, ayant joué avec James Brown, et Marcus Miller, peut-être le plus grand bassiste à l'heure actuelle, ayant joué avec Miles Davis.