Le petit parc d’attractions Spirou veut devenir grand
Dernier-né des parcs d’attractions français, il commence à trouver son public après une première année décevante.
Dernier-né du genre en France, ce parc, annoncé en 2013 par Dupuis, éditeur de « Spirou » et consorts, a finalement ouvert ses portes en juin 2018, après pas mal de patinages, de rétropédalages et remodelages. Conséquence : le démarrage a été prématuré. À son ouverture, le parc, réalisé en neuf mois, était en cours de finition, doté seulement de 10 attractions, et n'a pas investi en publicité.
Cap sur les 500 000 entrées
La sanction est tombée à la fin de la première saison : 120 000 entrées seulement quand l'espoir se portait sur 300 000. « Il fallait bien ouvrir pour convaincre les actionnaires de la validité du projet. Mais il est clair que l'offre était insuffisante et la politique tarifaire inadaptée », reconnaît Daniel Bulliard, directeur général du parc et qui fut l'un des créateurs du Futuroscope en 1987.
Pour sa réouverture, en avril, Spirou a donc mis les bouchées doubles. Sept attractions ont été ajoutées, manèges à sensations fortes comme jeux pour les plus petits, pour un investissement de 10 millions d'euros. Le parc a aussi baissé ses tarifs de 2,50 € et relevé l'âge de la réduction enfants de 12 à 16 ans.
Résultat : la saison s'annonce bien plus belle que la précédente. « Malgré l'effet de la canicule, je pense que nous terminerons en octobre autour des 280 000 visiteurs », pronostique son directeur. De quoi afficher de nouvelles ambitions, à la hauteur pour lui de la popularité des personnages de Dupuis.
« C'est une licence incroyable, Spirou, Gaston Lagaffe, le Marsupilami, Lucky Luke, tout le monde les connaît et les adore. Pour le moment, 80 % de notre clientèle est régionale. Mais à terme, nous avons les atouts pour devenir un parc national et atteindre les 500 000 entrées », croit dur comme fer Daniel Bulliard.
De toute évidence, il reste un peu de boulot pour aller titiller les mastodontes du secteur. Malgré les améliorations, l'offre reste encore un peu juste : 17 attractions quand le presque voisin Walibi (Isère) en propose plus de 30. Surtout, le parc doit davantage se créer un univers, sans doute en multipliant les nouveaux décors et en végétalisant ses espaces pour ne pas ressembler, comme le résume une mère de famille, à une simple « grande fête foraine ».
Déjà des habitués
Pour autant, les visiteurs semblent totalement adhérer au concept familial, pour petits et grands. « Il y a un côté cocon qui me plaît. C'est agréable, c'est propre, l'accueil est parfait et on n'attend pas trop longtemps… Les enfants se régalent », sourit Claire, 31 ans, venue du Gard en famille.
« Moi, j'adore le nid du Marsupilami, intervient Maya, 10 ans. Et ça fait déjà trois fois que je viens ! » Car oui, le parc a déjà des habitués.
Comme Sébastien et Fanny, un couple de trentenaires qui habitent à 35 km de là. « On passe une très bonne journée ! On retrouve bien tout l'univers de Spirou. Le personnel est souriant, détendu. Il y a des attractions pour tous les âges. Bien sûr, ça n'a rien à voir avec Astérix ou Disney. Mais nous étions venus l'an passé et là, c'est de mieux en mieux ! » De quoi encourager le jeune Spirou à continuer sa croissance.