La séance de rattrapage
Bon sang, ça tourne... Nigloland est pour moi comme une madeleine de Proust. C'est un parc dans lequel j'allais assez régulièrement, petit, à l'instar de Disney et Astérix. J'y ai cultivé énormément de souvenirs, et il a été de ceux qui ont nourri et forgé cette passion pour les parcs qui m'habite depuis toujours. Allez savoir pourquoi, mais ma dernière visite de Nigloland remonte au 18 août 2006. Lorsque je quittais le parc, ce jour là, j'étais alors loin de m'imaginer que je n'y retournerai pas avant le jour même de mes 28 ans, presque 13 ans plus tard. Pour vous dire, le roi des lieux était alors un certain Bat Coaster, un Inverted Pinfari assez étonnant, puisqu'il s'agissait là d'une des rares bonnes attractions de la firme italienne, avec un Roll Over fort surprenant puisqu'on était comme éjecté à l'entame de l'élément, sans que ce soit douloureux. J'ai vraiment un chouette souvenir de cette machine. Il est maintenant grand temps de découvrir ce que ce vieil ami qu'est Nigloland est devenu !
Des retrouvailles chargées en émotions, vous vous en doutez.
Quelques mètres suffisent à se rendre compte que le parc est toujours aussi vert et aussi entretenu.
Le seul hic, c'est qu'en cette fraîche matinée, le thermomètre peine à dépasser les 5 degrés.
Qu'à cela ne tienne, le soleil est néanmoins au rendez-vous !
La première destination, "histoire de s'échauffer", ce sera cette tour Funtime de 100 mètres de hauteur que l'on voit à 3km du parc, à savoir le Donjon de l'extrême. Outre son nom un brin grotesque, l'attraction s'insère dans une jolie petite zone, ayant pour voisine ce bon vieux manoir hanté de mon enfance, et une autre tour dédiée aux plus jeunes ou aux moins téméraires : la Tour des petits fantômes.
Belle bête.
C'est derrière ces tours que se trouvent les tours.
La première, pour les plus petits.
Une Family Tower Zierer comme on en trouve à la pelle.
Et celle qui nous intéresse présentement.
C'est toujours une bonne idée de placer deux attractions de ce type côte à côte, une pour les plus jeunes, et l'autre pour les adultes. Enfant, ça m'aurait donné le vertige, de voir un monstre pareil, et ça m'aurait encouragé à monter dans la plus petite pour, quelques années plus tard, m'essayer à la seconde. Là, on aura fait l'impasse sur la petite sœur pour partir directement à l'assaut du donjon qui impressionne déjà de l'extérieur.
Les preux chevaliers prennent place...
...et s'envolent vers d'autres cieux.
Vraiment, ça fait son effet, et la chute paraît bien burnée lorsqu'on se retrouve au pied de celle-ci. Une fois à bord, rien à dire, le confort est de mise. L'ascension gyroscopique nous laisse le temps d'admirer l'ensemble des lieux et de comprendre que, oui, ça fait quand même très haut tout ça. Agrémentons donc le tout de quelques craquements dans la structure, et nous obtenons un cocktail agréablement anxiogène ! C'est alors que les rotations de la nacelle s'estompent, puis cessent tout à fait. Quelques secondes plus tard (une dizaine tout de même, c'est... long !), sans que rien ne nous avertisse, la nacelle est lâchée dans le vide. La descente est impressionnante, les fesses décollent bien, la sensation de vitesse est bien présente. C'est une tour très efficace, bien qu'Intamin restent les maîtres en la matière.
Comme je le disais plus haut, juste à côté des tours se trouve le manoir hanté local. Une attraction que j'ai faite et refaite quand j'étais gamin. Elle n'a pas changé d'un poil, si ce n'est pour la bande-son se trouvant dans la file d'attente. Le tout est ultra cheap et tente de copier Phantom Manor de-ci de-là, mais j'apprécie toujours ce petit Dark Ride fait avec les moyens du bord, avec ces nacelles sorties d'un établi de fortune et ces animatronics en carton montés sur verrins. Ça sent le bout de ficelle et l'optimisation de budget de partout, mais ça dégage un vrai petit charme, avec ces rotations à la limite du too much et ce cimetière plus grotesque tu meurs ! L'effet nostalgique y est sans doute pour beaucoup, mais j'étais très heureux de retrouver cette attraction !
"Aurez-vous le courage de franchir la porte de cette maison ?"
Les facétieux revenants n'interrompront pas notre visite.
Tiens donc, ça m'évoque quelque chose...
Les rotations et la vitesse données par la rampe inclinée de cette partie du ride
ne permettent pas vraiment de stabiliser l'appareil photo !
Et si nous prenions un peu l'air avec Air Meeting, le Sky Fly Gerstlauer local ? Bon, y a pas un pet de vent, les nacelles les plus intéressantes pour pouvoir physiquement enchaîner les rotations sont prises, et je me retrouve en plein centre de l'escadrille... Du coup, à part se balancer à gauche et à droite, je n'aurai pas pu faire une seule rotation complète. Sachant que c'est un peu tout l'intérêt de ce type de flat, c'est dommage.
Pourtant, c'est pas faute d'avoir essayé !
Continuons notre route vers le nord-est du parc, où se trouvent Spatiale Experience et Alpina Blitz. Si j'avais déjà fait le premier, il me manquait le second, ouvert pourtant en 2014, l'attraction fêtait d'ailleurs son cinquième anniversaire deux jours plus tôt. C'est un comble, je vais à l'étranger pour faire du grand-huit, et je ne prends pas le temps de venir faire une machine de qualité à à peine 2h de chez moi... À force de repousser la visite, on finit par ne rien faire, alors il était temps de remédier à tout ça ! Mais avant de poser ses fesses sur AB, on va voir si Spatiale Experience est aussi virulent que dans mes souvenirs !
Arrête d'être aussi impatient !
C'est dans ce bâtiment qu'ont lieu les hostilités.
Matthieu a l'air impatient d'en découdre.
Décollage imminent.
Commençons donc avec un lift circulaire qui nous emmène à quelques 20 mètres de hauteur, dans le noir, avant qu'un compte à rebours ne se déclenche. Puis, au sommet, nous voilà parti pour une première drop qui nous enverra enchaîner de nombreux virages, helix et quelques petites descentes plutôt rigolotes. Si le ride ne casse pas trois pattes à un canard, tout comme sa déco en carton-pâte, il reste moins violent que dans mes souvenirs, même s'il reste recommandé de se tenir tout du long. La sensation de vitesse reste présente et son aspect rétrofuturiste n'est pas dénué de charme. Après, je suis un de ces oiseaux rares qui s'amuse dans Eurosat, donc prenez cet avis en partant du principe que je suis anormalement constitué.
Le temps est venu de nous attaquer à du plus sérieux...
À Nigloland, il est possible de constater l'évolution de Mack. On a les vestiges d'une époque révolue, celle où la conception d'attractions qualitatives n'était pas véritablement leur fort. On y trouve pêle-mêle un Powered, une Wilde Maus, un Steel, qui ne sont pas des attractions qui marqueront durablement l'esprit des gens. Puis, après leur déclic grâce à Blue Fire, on y trouve maintenant un Mega Coaster (enfin Mega, c'est le nom d'usine, quoi...), j'ai nommé Alpina Blitz, un Mack nouvelle génération qui lorgne très franchement du côté des Megalite Intamin, avec son circuit compact composé d'EGF turns, de camelbacks et d'une hauteur de 33 mètres.
Et le moins qu'on puisse dire, c'est que cette nouvelle génération
fait rentrer les allemands dans la cour des grands.
Mais qu'ai-je bien pu en penser ? Mh... On se le demande !
Déjà, la gare. Très simple, elle s'insère parfaitement dans son environnement et prouve qu'il n'y a pas besoin d'en faire des caisses pour faire une station de qualité. Et le ride en lui-même... Bah c'est de la bombe. De l'extérieur, on ne s'imagine pas un ride avec autant de punch. À l'intérieur, c'est puissant, vif, sans temps mort, les Gs négatifs sont bien présents, il y a tout ce qu'il faut pour satisfaire un amateur de grands-huits comme il se doit. À peine terminé qu'on en redemande. Allez, j'aurais souhaité que le layout soit un peu plus étendu, et que la drop soit un poil plus haut. Genre une quarantaine de mètres. Mais qu'à cela ne tienne, Alpina Blitz reste sans conteste un très bon grand-huit, l'un des meilleurs de France, c'est certain, mais peut-être pas le meilleur. Ah, et ça reste quand même en-dessous d'un Megalite. Un peu comme pour la tour, la version Intamin est plus puissante, plus punchy, les ejectors sont plus forts et plus longs, les EGF turns plus agressifs. Mais bordel, ça n'empêche pas qu'on ait ici à faire à du tout bon !
Petit mais costaud.
Alors oui, je lui préfère Piraten, mais quand même, ne boudons pas notre plaisir !
La meilleure partie reste finalement la moins aérienne,
avec les virages précédents cette succession de bunny-hops, et ces mêmes bunny-hops ! C'est jouissif.
Tiens ? J'ai cru voir un +1 !
Mais oui ! Mais oui ! J'ai bien vu un +1 !
Mais non, pas ça... Roh... Tu comprends rien, toi.
Second crédit qu'il me manquait à Nigloland : Schlitt'Express, une Wilde Maus qui ne comporte pas plus d'intérêt que ses congénères. +1, emballez c'est pesé, circulez y a rien à voir.
Le pire, c'est qu'entre Mack, Maurer, et les saloperies italiennes, ça pullule de partout ces conneries.
Au moins, ça fait un crédit.
Même si c'est tout pourri.
Un petit tour de canards, et on va manger ! Bon, non, on va juste manger...
On va manger, j'ai dit.
Place maintenant à la partie diamétralement opposée du parc, à savoir le village canadien, qui abrite un Powered Mack que j'ai crédité il y a longtemps de ça, un flume, ainsi que l'immanquable Niglo Show, que nous aurons... manqué ! Volontairement ? Oui. Bien sûr.
Non merci, on vient de manger.
Tu sais, tout n'est pas tout blanc ou tout noir, faut savoir trouver les entre-deux !
Le programme se poursuit ici.
C'est pas que l'envie manquait, mais... comment dire... l'envie manquait.
Ça suffit les conneries, place à Gold Mine Train.
C'est ici à un Powered tout mignon que nous avons à faire. Très bien intégré, serpentant entre les arbres, et avec une petite mine bien fichue en guise de déco. En terme de sensations, n'oublions pas qu'il s'agit d'un Powered Mack, alors on repassera pour trouver les guilis dans le ventre, quand bien même le train enchaîne deux tours d'affilée. Finalement, la partie la plus amusante étant peut-être lorsqu'on écrase son voisin avant de revenir en gare, étant donné que c'est dans un virage incliné sur la droite que le train freine pour rentrer en station. Assurez-vous donc de ne pas vous asseoir à droite du plus lourd de la bande !
P'tite pipe, p'tit fûte Carhartt, dur dur la vie de mineur.
Le moins que l'on puisse dire, c'est que ça ne se battait pas aux portillons.
On s'éloigne relativement beaucoup de la mine tout de même !
Ah ! Voilà qui est mieux !
Bon, ça s'est réchauffé depuis ce matin... Là, il fait au moins... 10 degrés ! Avec un ensoleillement intermittent et un vent quasi-glacial, c'est bien évidemment le temps opportun pour aller faire un coup de flume ! Que dis-je, un coup ? On est bien sûr resté assis à la fin du premier pour en enchaîner un second ! Bon, l'avantage, c'est qu'il ne mouille que très peu. Sauf quand on cumule deux tours d'affilée. M'enfin, si vous êtes des gens normaux, vous irez très certainement poser vos fesses là-dessus si le temps est clément ! Du coup, évitez de vous engager dans une file d'attente trop longue, car l'attraction n'en vaut pas franchement le coup. C'est un joli flume (j'aime beaucoup son intéraction avec Gold Mine Train), mais il ne comporte qu'une drop, et la réception n'est pas franchement humide. Autant jeter votre dévolu sur autre chose.
Là, pour le coup, y avait pas foule.
Et c'est limite si les gens y allaient en scaphandre.
Une petite balade plus tard...
... on dévalait la seule et unique drop. Et c'est peut-être pas plus mal.
Enfin ça, c'était sans compter sur l'enchaînement d'un second tour...
Tout au nord du parc, dans cette même zone, nous trouvons également un Disk'O, dans sa version avec bosse, qui est peut-être plus intéressant qu'une Wilde Maus, et encore, je n'en suis pas si sûr...
C'est parce qu'il lui manque un doigt qu'il gueule comme ça ?
Oui, bon, c'est un Disk'O quoi, vous savez tous ce que c'est...
On quitte la zone sans un tour de King of Mississipi, rendez-vous compte !
Que serait un parc digne de ce nom sans ses tacots ?
Ou sans ses tondeuses à gazon, je vous le demande !
Les caravelle de Jacques Cartier...
Nostalgie quand tu nous tiens ! J'ai fait ça un nombre de fois non négligeable.
Rendez-vous maintenant au sud-est du parc. Rien ne nous y intéresse forcément, mais c'est une zone dans laquelle je passais pas mal de temps étant gamin. Elle y abrite le dernier crédit du coin : Chenille, une pomme Pinfari, faite il y a bien longtemps, je ne suis donc pas remonté à bord. On ne va pas s'infliger n'importe quoi quand on peut se l'éviter !
Le crédit vit ses dernières heures, puisqu'il sera retiré à l'issue de la saison.
Et nous éprouvons là une immense tristesse ! Quoique...
Alala, que de souvenirs !
Ça par contre, ça n'existait pas !
Le P'tit poucet par contre, existait bel et bien.
Tout comme ceux-là.
Ça, ça n'existe pas encore.
"Tintiiin Tintiiiin Tintintiiin Tin Tin Tin Tiiin..." (air connu)
Et si on se faisait un coup de Juke Box ? Bof, je préférerais Alpina Blitz...
Voilà qui est mieux !
Où est-ce qu'on retourne, là ?
L'altitude, ça ne me réussit pas !!
Après avoir refait un tour d'Alpina Blitz, de Spatiale Experience, et plusieurs du Donjon de l'extrême, la journée arrivait gentiment à sa fin. Nous aurons passé une excellente journée à Nigloland, dans un parc qui a su relever le défi du temps. Ce n'est jamais simple de ne pas être déçu lorsqu'on a une image si lointaine d'une chose qu'on aimait tant étant plus jeune. Et Nigloland a su se montrer à la hauteur de mes souvenirs et de mes espérances. Le parc est joli, propre, les employés sont très accueillants, il y en a pour tout le monde, mais je regrette néanmoins quelques petites choses au sujet des opérations.
Bien que le parc était très tranquille pour un dimanche (la météo annonçait des températures assez fraîches ce jour), il aurait été agréable de voir un second train sortir sur Alpina Blitz et sur Spatiale Experience. Les temps d'attente pour ces attractions contrastaient véritablement avec les autres du parc, étant donné que si l'attente oscillait entre 0 et 5 minutes pour l'ensemble des attractions, il fallait attendre une trentaine de minutes pour monter sur les deux coasters suscités. Ce qui n'encourageait absolument pas à en faire plusieurs tours. D'autant que, psychologiquement, un seul train, c'est rude. On n'avance pas, on attend à chaque dispatch que le train revienne, c'est assez pénible.
Après cette critique constructive, il est temps de rentrer au bercail !
Pour le reste, vraiment, c'est du tout bon. Un excellent parc familial, qui ne fait que monter en puissance, et en qui je fonde de gros espoirs pour la suite ! Alors à bientôt Niglo, et continuez comme ça ! Sans faire les radins avec les opérations !